L’Union européenne traverse une « crise existentielle » dont seule pourra venir à bout une véritable « union » parmi ses membres, y compris sur le plan politique et militaire.
C’est ce qu’annonce un document publié à la suite du Brexit sous l’initiative du « ministre » européen des Affaires étrangères, Federica Mogherini, et reflétant l’opinion des hauts dignitaires de l’UE. En particulier, le document propose de renforcer les négociations pour obtenir l’accession de la Turquie. Tout ce que les Britanniques ont rejeté, les commissaires européens veulent l’imposer plus fortement.
La « crise existentielle » mise en évidence par le Brexit est ainsi mise à profit pour réclamer davantage d’Europe, au mépris absolu non tant de la volonté britannique, puisque l’on peut encore rêver qu’une application du Brexit se fera un jour, mais des citoyens des différents pays européens dont Bruxelles sait bien qu’ils se sont mis à rêver à leur tour d’une sortie.
Malgré le Brexit, l’Union européenne marche vers l’intégration militaire
Portant principalement sur les objectifs de politique étrangère, le document n’hésite pas à affirmer que l’Union européenne a besoin de « capacités de défense tous azimuts » : il ose dire que les États membres conserveront la « souveraineté » en matière de décisions relatives à la défense, mais précise : « Afin d’acquérir et de maintenir un grand nombre de ces capacités, la coopération en matière défense doit devenir la norme ». On ne parle sans doute pas d’une armée européenne remplaçant les différentes armées nationales, mais le cœur y est.
Dans sa préface, Federica Mogherini souligne que « l’Union européenne déploie actuellement 17 opérations militaires et civiles, avec des milliers d’hommes et de femmes servant sous le drapeau européen au service de la paix et de la sécurité ». Autrement dit, l’intégration militaire européenne est déjà en marche.
Il s’agit d’un appel clair à la mise en place d’une armée « partagée », capable d’agir aux côtés de l’OTAN mais également au service de ses propres initiatives.