D’ici 2018, un nouvel accord de l’Union africaine (UA) prévoit de mettre en place une zone de libre-circulation sur l’ensemble du continent africain. Cet accord sera couplé avec une zone de libre-échange afin de favoriser le commerce intérieur et le développement socio-économique entre les 54 États membres de l’Union.
Cet accord historique est basé sur les accords de Schengen qui concernent l’Union européenne. À l’heure actuelle, la moitié des pays du continent africain exigent toujours des visas – ce qui entraîne de grosses lourdeurs administratives dont se plaignent les acteurs économiques – tandis que seuls 13 d’entre eux ont renoncé à ces visas.
Selon le rapport de la Banque mondiale, les commerçants souhaitant exporter leurs produits dans un autre pays doivent souvent posséder plus de 1 600 autorisations et licences pour remplir les conditions de la douane, ce qui rend ce commerce beaucoup trop cher pour de nombreux africains, qui peuvent par ailleurs voyager pour moins cher vers l’extérieur des frontières africaines qu’en leur sein.
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Un passeport bleu pour le Continent noir
Pour percer les mystères liés au temps, chez les Grecs anciens, il y avait Chronos et il y avait Kairos. Le second, petit dieu ailé symbolisant la belle opportunité à saisir sur-le-champ, était souvent contredit par le premier, le dieu du Temps qui passe inexorablement. Si Kairos renvoyait à l’instant et à la circonstance, Chronos prenait la forme du fleuve temporel, tantôt cyclique et tantôt linéaire.
Saluons le petit dieu ailé et souhaitons la meilleure fortune au passeport africain qui vient de faire son entrée sur le Continent, avouons-le, de manière fort discrète. À l’heure du Brexit et d’une Union européenne qui traverse la crise la plus profonde de son histoire, le lancement de ce sauf-conduit nous arrive avec la bénédiction de Kairos.
L’annonce, faite en avril par la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, est surtout symbolique et historique. Car les premiers exemplaires ne seront distribués qu’aux dirigeants africains courant juillet. Les citoyens ordinaires, eux, captifs de Chronos, devront patienter quelques années, voire quelques décennies, avant que l’entrée et le séjour sans visa dans n’importe quel pays du continent ne deviennent réalité.
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