L’humoriste Jean Roucas s’est fait remarquer récemment par sa présence à l’université d’été du Front national, dimanche 15 septembre 2013, où il a déclaré soutenir Marine Le Pen.
Les représailles n’ont pas tardé : la troupe d’acteurs de sa pièce de théâtre Le Secret de l’abbé Taillère vient de se désolidariser du comique et le maire communiste de Gardanne (Bouches-du-Rhône), Roger Meï vient de déprogrammer ce spectacle prévu pour octobre !
Dans un communiqué de presse en date du jeudi 19 septembre 2013, la municipalité affirme :
« La ville de Gardanne avait programmé à l’affiche de sa saison culturelle le spectacle Le Secret de l’Abbé Taillère avec Jean Roucas le 25 octobre prochain. Les producteurs et co-acteurs de la pièce se sont désolidarisés de l’humoriste Jean Roucas du fait de son engagement en faveur du Front national. De fait, le spectacle ne peut être maintenu à l’affiche et un nouveau spectacle le remplacera. La municipalité approuve ce choix qui correspond à sa philosophie, notamment en matière de culture et de solidarité. En attestent des initiatives comme Arts et festins du monde qui vise à faire se rencontrer et donc mieux se connaître des gens de cultures différentes ou encore Musiques à Gardanne qui a proposé en juin dernier, dans le cadre de Marseille Provence 2013, un spectacle intégrant des chansons du pourtour méditerranéen (Espagne, Italie, Maghreb...). »
L’un des comédiens de la pièce annulée, Yves Pujol, s’est fendu d’un « mot d’excuse » dans la presse locale :
« Ni moi ni aucun membre de la pièce ne partageons ses opinions. Nous avons été surpris comme tout le monde par cet engagement. Ce ne sont ni les comédiens ni la production qui ont demandé la déprogrammation, le contrat n’étant pas signé. La mairie a eu la liberté et le droit d’annuler le spectacle. Et nous comprenons aisément cette décision. »
Jean Roucas contre-attaque :
« J’étais programmé à Gardanne le 25 octobre pour jouer ma pièce Le Secret de l’abbé Taillère à la Maison du peuple. Parce que je n’ai fait qu’exprimer démocratiquement ma sympathie pour le FN à Marseille, les comédiens de ma troupe ainsi que la Mairie de Gardanne se sont entendus pour supprimer arbitrairement la représentation. Pour défendre mon droit élémentaire à la liberté d’expression, j’ai l’intention d’assigner en justice la Mairie de Gardanne et les comédiens de ma troupe pour discrimination. Pour aider tous ceux que l’on essaie de bâillonner aujourd’hui, Me Collard et moi allons fonder l’Association des hommes libres. »
Le Huffington Post a offert une tribune au « comique » avarié, le petit flic « de gauche », l’antédiluvien Guy Bedos, qui dans un dernier glapissement a lâché :
« Franchement, je ne pensais jamais à Jean Roucas. Je croyais même qu’il était mort, c’est dire ! C’est pour cette raison que, quelque part, il ne faudrait pas en faire trop. Après tout, ce n’est qu’un has been. Un “humoriste” oublié tout aussi démodé que Collaro. Mais bon, j’en ai connu d’autres des traîtres. Avant lui, Robert Ménard était une personne fréquentable. Par pur carriérisme politique et intérêts personnels il a par la suite également rejoint les rangs frontistes. Et que dire de Collard ? Cet homme, je l’ai connu mitterrandiste dans les années 80 avant qu’il ne devienne brusquement le porte-flingue de Marine. »
Dans un communiqué de presse, Marine Le Pen apporte son soutien au comique :
« L’annulation soutenue et encouragée par la mairie de Gardanne de la représentation de la pièce de Jean Roucas à la suite de la participation citoyenne de ce dernier à une réunion publique du FN est un événement de la plus haute gravité. En effet, si l’on se place au niveau des principes de notre République et de notre démocratie, elle représente une atteinte directe à la liberté artistique, dont devrait se saisir publiquement Madame Filipetti, ministre de la Culture, pour la condamner de la manière la plus ferme. Au moment où le “sectarisme” est un sujet à la mode, celui-ci s’exprime d’une façon brutale et scandaleuse qui ne peut laisser indifférents les Français mais aussi les responsables politiques, qui auront là une occasion de lutter, enfin, contre une discrimination en bonne et due forme. Marine Le Pen et le Front national expriment leur soutien à Jean Roucas et leurs encouragements pour la création de l’“Association des hommes libres” en coopération avec l’avocat Gilbert Collard afin que cesse dans notre pays cet odieux terrorisme intellectuel. »
Après avoir connu la popularité dans les années 80, Jean Roucas avait sombré dans l’oubli. Des difficultés financières l’avaient contraint, un temps, à devenir sans-abri. Il avait réussi à reprendre discrètement le chemin des planches. Nul doute que son « délit d’opinion » sera sévèrement puni par une seconde mise à mort économique et sociale.