Après avoir sévi à la radio et sur les plateaux de télévision, le désagréable chroniqueur Jean-Michel Aphatie est en passe de disparaître des ondes et du petit écran.

Intervieweur sur RTL depuis 2003 (qu’il avait rejoint en claquant la porte de France Inter, reprochant à la radio d’État de ne lui confier « que » la tête du service politique alors qu’il voulait aussi assurer l’éditorial du matin) et chroniqueur au Grand Journal de Canal+ depuis 2006, l’ancien membre du parti socialiste, courant rocardien, s’est illustré par son mépris du pluralisme démocratique et par son zèle à s’en pendre aux faibles et aux sans grades.

Amoureux du système UMPS, il n’a eu de cesse de s’en prendre aux petits candidats lors des différentes élections présidentielles, avouant que « pour qu’une campagne électorale soit intéressante, il faut juste attendre d’avoir les résultats du premier tour » . Un mépris qu’il affichera face à Christine Boutin en 2011 :

« Très fort ! Quelles sont les chances de Christine Boutin d’être élue présidente de la République ? Nulles ! Zéro ! En 2002, elle a fait 1,9 % des voix ! Zéro chance d’être élue présidente de la République ! Mais elle s’en moque ! Parce que Christine Boutin, elle ne veut pas être présidente de la République, elle veut être candidate à la présidence de la République. »

Mais aussi à Jacques Cheminade :

« C’est incroyable que vous ayez les signatures. C’est incroyable… Vous devez être le prototype du candidat inutile dans cette campagne. Totalement inutile. Et que des maires, que des gens élus vous donnent une signature, c’est incroyable. Je sais pas comment vous les avez. Je sais pas comment vous faites, si vous avez un numéro de fakir, mais c’est incroyable. Incroyable. »

À l’occasion du même scrutin, il vilipendait tous ces coquins qui osent perturber le duo UMPS, Frédéric Nihous, candidat de Chasse, pêche, nature et traditions (qui finira par se rallier à Sarkozy) (« Il s’en fout lui, d’être président de la République, c’est pas son problème ! »), mais aussi les trotskistes Philippe Poutou (« Je connais son score, lui : 0,0005 %, peut-être ! ») et Nathalie Arthaud (« Ça va pas peser lourd, ça non plus, mais on s’en fout ! »). Et de nous livrer sa précieuse opinion d’« homme de gauche » :

« Ne devraient être candidats que ceux qui ont envie d’être président […], qui ont la possibilité de l’être ! »

Une attitude qu’Apathie aura également à l’encontre de Nicolas Dupont-Aignan, invité de la matinale de RTL uniquement lorsque le « petit marquis des ondes » est en vacances, ce dernier n’ayant pas apprécié que le président de Debout la France lui demande de révéler son salaire lors d’un face-à-face sur le plateau du Grand Journal en 2012...

Désormais jugé vieux, usé et fatigué, une source à Canal+ confiant que face à la chute de l’audience du Grand Journal, la chaîne cryptée se devait à la rentrée prochaine d’« absolument rajeunir le tour de table et donner un signal fort », et victime de la concurrence de la nouvelle égérie du système médiatique, Léa Salamé, dont la chronique est plus écoutée sur France Inter que celle du quinquagénaire sur RTL, l’antipathique Apathie rejoint enfin la cohorte des « petits journalistes »...

Il déclare aujourd’hui :

« Ça fait neuf ans que je travaille au Grand Journal. J’adore cette émission : si on me demande de continuer, je continue et si on me demande de m’arrêter, je m’arrête. Je ne suis pas candidat, je suis disponible ! »

Son sourire et son professionnalisme vont nous manquer...