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Venezuela : la presse française lâchée par sa source ?

Parmi les vieux tours de magie des médias français, de Jean-Hébert Armengaud (Courrier international) à Natacha Tatu (Nouvel Observateur) [1], il y a la transformation de la droite vénézuélienne en sympathique club de combattants pour la démocratie. Une élite à laquelle la CIA accorde un crédit limité selon Wikileaks.

Enchâssée dans son seizième siècle – avec domestiques mulâtres et modes fébrilement importées du monde blanc, elle reste dans l’impossibilité de sauter par dessus son propre être pour comprendre la démocratie participative [2], prête à « tout » pour revenir en arrière. D’où sa tendresse pour l’ère Pinochet, et depuis 2002, ses tentatives répétées de coup d’État, ses violences (comme au Salvador ou en Équateur) organisées avec l’appui du vaste réseau paramilitaire de l’ex-président colombien Alvaro Uribe. Si certains des leaders de « l’Aube Dorée » vénézuélienne – tels Leopoldo Lopez – sont arrêtés comme organisateurs de violences – celles de 2013 ont fait 43 morts, la plupart dans le camp bolivarien, et six membres des forces de l’ordre tués par balles –, on peut compter sur les médias privés majoritaires au Venezuela et la presse française pour en faire… des prisonniers « d’opinion ».

Disons à sa décharge que la presse hexagonale relaie souvent l’états-unienne [3]. Elle devrait donc être particulièrement intéressée par la dissonance de Foreign Policy, un média pourtant réputé peu sensible aux causes révolutionnaires. Sous le titre suggestif de « The Making of Leopoldo Lopez » (« La fabrication de Leopoldo Lopez »), la revue politique explique en effet le surgissement de la vedette internationale de la droite vénézuélienne comme un produit du marché des médias états-uniens tout en apportant des éléments qui mettent en doute ses soi-disant « principes démocratiques irréprochables »…

Lire la suite de l’article sur venezuelainfos.wordpress.com

Notes

[1] Natacha Tatu (“Nouvel Obs”, France) présente Maria Corina Machado comme une victime du pouvoir, égérie sympa de la lutte pour la démocratie. Héritière d’une des grandes familles de l’oligarchie, leader de l’extrême droite, Mme Machado signa en avril 2002 le décret de l’éphémère et meurtrier coup d’État contre le président Chavez, qui porta au pouvoir durant 48 heures le patron des patrons Pedro Carmona. Ce décret abolissait toutes les institutions démocratiques telles que la constitution et l’assemblée nationale, tandis que la police putschiste faisait la chasse aux opposants. En juin 2013, dans une conversation téléphonique, Machado évoque ses contacts avec les États-Unis et la nécessité de tenter un nouveau coup d’État précédé de « confrontations non-dialogantes » ( https://youtu.be/M5OOKvfj23w)…

Bilan de ces violences en 2014 : 43 morts, la plupart dans le camp bolivarien et six membres des forces de l’ordre tués par balles. « Il faut nettoyer cette porcherie, en commençant par la tête, profiter du climat mondial avec l’Ukraine et maintenant la Thaïlande » insiste-t-elle en 2014 dans un des mails échangés avec l’ambassadeur états-unien en poste à Bogota, Kevin Whitaker. « C’est l’heure de faire des efforts, de procéder aux appels nécessaires et d’obtenir le financement pour anéantir Maduro, le reste tombera de son propre poids », ajoute Machado. Dans une enquête récente, le journaliste Ignacio Ramonet explique que le 12 février 2015, le siège de la télévision publique Telesur où travaillent 800 employé(e)s et l’Assemblée nationale devaient être bombardés lors d’une tentative de coup d’État. Sur tous ces faits, on peut lire également « C’est l’heure d’anéantir Maduro ». https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/05/29/%C2%A8cest-lheure-daneantir-maduro-le-reste-tombera-de-son-propre-poids%C2%A8-les-visages-reveles-du-plan-de-coup-detat/

[2] Sur le racisme et la misogynie de la droite vénézuélienne : La misogynie de l’opposition vénézuélienne, par Lidia Falcón O’Neill, https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/07/19/la-misogynie-de-lopposition-venezuelienne-par-lidia-falcon-oneill/ et https://venezuelainfos.wordpress.com/2012/05/26/afrique-mere-patiente-de-la-revolution-bolivarienne/

[3] Sur ce cordon ombilical, le triste exemple du service public : “Thomas Cluzel ou l’interdiction d’informer sur France Culture”, https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/03/12/thomas-cluzel-ou-linterdiction-dinformer-sur-france-culture/

 






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1 Commentaire

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  • #1253733
    Le 26 août 2015 à 18:51 par Odyle
    Venezuela : la presse française lâchée par sa source ?

    C’est celui qui possède l’information qui maîtrise l’esprit...espérons donc que la véritable information soit largement divulguée afin d’empêcher le massacre d’innocents qui contribue à faire la richesse de puissants et de collabos sans scrupule.
    Il est temps que ce système ignoble s’écroule !

     

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