Gabin Formont, de Vécu, et Denis Robert, fraîchement propulsé à la tête du Média, ont fait mardi 23 avril 2019 un live pour expliquer leur projet commun.
Notre analyse
On dirait Libé mais en petit. Lancelin a été putschée dehors alors qu’elle commençait à dériver sérieusement vers la révolution et le souverainisme, ce qui est pareil. Denis Robert a beau dire que Le Média n’est pas de gauche, tout respire la gauche, le gauchisme, cette impasse idéologique qui a coulé Le Média 1 et Le Média 2. Mais avec Gérard Miller à l’origine du projet, qu’attendre de mieux, de neuf, de véritablement anti-oligarchique ? Nous ne critiquons pas le projet de presse, une entreprise risquée aujourd’hui.
On remarque que les locaux de Montreuil (merci la mairie) sont vastes, modernes, clairs, et qu’il n’y a que des Blancs. Et un Noir, journaliste. Cette petite pique en passant pour montrer que la gauche qui crie à la diversité ne l’applique pas forcément quand il s’agit de partager le pouvoir.
« Il y a quelques temps, il proposait dans son restaurant des omelettes “revisitées”. Du jaune, déjà. Si son affaire est aujourd’hui fermée, Gabin Formont a continué par la suite, après un crochet dans le milieu des coffee shop et du CBD (cannabinoïde présent dans le cannabis), à promouvoir cette couleur, variante fluo. Pas dans une assiette cette fois-ci, mais plutôt sur son dos, parfois sur son bonnet, et surtout dans ses idées. Le jeune homme de 28 ans est, depuis le début du mouvement en novembre, un membre actif des gilets jaunes. » (Les Inrocks)
Gabin (Formont), le jeune spécialiste du cannabidiol qui a créé Vécu, soi-disant le média des Gilets jaunes, a donc été happé par la gauche mélenchoniste, quoi qu’en dise Denis Robert. Il se propose de faire un live par semaine et une émission de plateau avec des personnes qui ont « du fond ».
Les représentants naturels des Gilets jaunes se font-ils absorber un à un par la gauche de la gauche, la gauche de pouvoir étant laminée (PS) ? On voit Jérôme Rodrigues à côté du clown Francis Lalanne, Jean-Luc Mélenchon encenser Éric Drouet, Juan Branco devenir Gilet jaune à la place de Maxime Nicolle... Cette infiltration pour un contrôle par le haut (pendant qu’en bas les antifas polluaient les Actes hebdomadaires) a gauchisé un mouvement que le pouvoir réel n’a plus à craindre.
Gabin : « En gros voilà y a plein d’projets en cours, j’voulais vous partager le truc ça fait un p’tit moment, y a Denis Robert qu’arrive donc moi au départ j’me posais pas mal de questions, eh ben le fait que Denis Robert arrive eh ben ça m’a aussi rassuré, j’me suis dit ben c’est cool, j’aime bien sa personnalité, son engagement, donc j’pense qu’on va bien bosser ensemble et puis voilà. »
La gauche, qui n’a plus d’idées, en est réduite à acheter des joueurs à l’étranger, c’est ça l’opération « Vécu ». Jusqu’à présent, on n’a pas vu Le Média faire autre chose que de commenter les événements en ne menaçant jamais le pouvoir profond. Au moins Aude Lancelin s’est-elle fait réprimander par Alain Finkielkraut, ce qui est un signe d’indépendance et de courage journalistiques.
Denis Robert s’est illustré dernièrement en préfaçant l’ouvrage de Branco, Crépuscule, qui va sans doute atteindre, selon lui, les 100 000 exemplaires. On découvre d’ailleurs dans ladite préface que le petit Denis semble tomber des nues à la lecture de l’ouvrage... Ah, naïveté du gauchisme ! En tout cas, le nouveau boss du Média a prévu sur la webTV une émission avec Branco qui s’appellera Crépusculaire.
Denis : « Ce que je voudrais aussi c’est que ce soit un lieu de débats, qui soit pas marqué politiquement, bizarrement. C’est-à-dire qu’on a une, on a, on est, on vote à gauche, on est très, on soutient le mouvement des Gilets jaunes mais on pense pas tous la même chose sur l’Europe, certains sont souverainistes, d’autres comme moi par exemple ne le sont pas... Mon approche du monde elle est journalistique et factuelle. »
Prendre le parti des Gilets jaunes est une chose, s’attaquer au pouvoir profond en est une autre. Il nous semble que l’objectif du Média en particulier et de la gauche en général est de se refaire une santé, un lifting politique sur la vague des Gilets jaunes. Recoller au peuple, le parcours inverse du PS sur les 35 dernières années (1984, choix du « marché » par le tandem Attali-Fabius sous Mitterrand).
Quelles sont les nouveautés du Média version Denis Robert ?
Denis : « J’ai un projet d’émission qui s’appelle Jusqu’au bout de la nuit, où vraiment on va discuter longtemps sur des sujets où on peut amener un peu de rationalité, moins d’idéologie que de rationalité, pas d’invective, on va essayer d’épuiser des sujets très clivants, par exemple l’Europe, par exemple. »
Gabin : « Le Frexit ! »
Denis : « Le Frexit aussi si tu veux, le réchauffement climatique, y a encore beaucoup de climatosceptiques... Ce que je voudrais aussi mais ça mensuellement on le fera sûrement à la rentrée c’est faire une grosse émission qui va s’appeler “Le Socios Club” qui sera une sorte de “Droit de réponse” d’aujourd’hui, j’aimerais bien faire ça, j’ai d’ailleurs appelé ma copine Catherine Sinet qui était la productrice du “Droit de réponse” de Michel Polac pour qu’on invente une manière de faire ça aujourd’hui... »
Catherine Sinet qui se lance, comme on l’a écrit, dans la subversion sexuelle féministe.
Le Média en chiffres (de Denis Robert) : 25 employés, 12 journalistes plus des techniciens, le tout rémunéré par 17 000 socios.