Dans un enregistrement téléphonique publié aujourd’hui, l’ancien ministre grec des Finances détaille un incroyable plan d’action permettant la mise en place d’un système bancaire parallèle en piratant la plateforme du système administratif de la Grèce. Alexis Tsipras lui avait alors donné son feu vert.
Son silence était quelque peu inhabituel mais son retour est explosif. Dans un enregistrement publié aujourd’hui par l’OMFIF, Yanis Varoufakis apparaît sous un autre visage et détaille les contours d’un plan B sur lequel il travaillait en secret depuis le mois de décembre. Sacrifié par le premier ministre, Alexis Tsipras, dans la quête d’un troisième plan d’aide à la Grèce obtenu auprès des créanciers, l’ancien ministre des Finances grec avait imaginé la création d’un « système bancaire parallèle » qui aurait alors permis à Athènes de vivre financièrement si la BCE mettait un terme à son aide d’urgence.
Les propos relayés sont extraits d’une conférence téléphonique organisée le 16 juillet dernier à Londres entre des fonds souverains et des fonds de pensions principalement asiatiques, lors du Forum officiel des institutions monétaires et financières (OMFIF). Yanis Varoufakis évoque alors « un groupe de travail secret et réduit » chargé d’étudier un plan alternatif en cas d’échec des négociations avec Bruxelles. Des travaux sur un plan B auxquels Alexis Tsipras avait donné son accord en décembre 2014, soit un peu plus d’un mois avant la prise de pouvoir de Syriza. L’opposition grecque demande aujourd’hui des comptes au gouvernement et parle d’un « mauvais thriller ».
Un retour de la drachme possible à tout moment
Et le contenu de cette solution alternative est brûlant. « Nous voulions créer, discrètement, des comptes de réserve rattachés à chaque numéro fiscal, et permettre ensuite à chacun d’y accéder facilement », explique Varoufakis, avec pour objectif d’offrir un moyen de transférer des fonds du contribuable à des organisations sans passer par la case banque. Dans ce cas, un système de paiement parallèle se serait installé pour mettre la Grèce à l’abri d’une fermeture des établissements bancaires.