Là où La Croix constate sobrement que « la loi Macron fait tanguer la majorité », la manchette du Parisien/Aujourd’hui en France est sans ambages : « Hier, 16h25, la majorité explose ».
« Autant qu’à Emmanuel Macron ou à Manuel Valls, c’est à François Hollande que la gauche de la gauche et les frondeurs du PS ont adressé hier un camouflet », écrit Thierry Borsa.
Pour Le Figaro, « la majorité se fracasse sur la loi Macron ». L’éditorialiste du quotidien conservateur, Paul-Henri du Limbert, « retiendra surtout de ce 17 février une vérité simple que l’on pressentait depuis plusieurs mois : Manuel Valls n’a plus de majorité ».
« 49-3 Manu militari », s’amuse Libération dont le directeur Laurent Joffrin juge que « François Hollande et Manuel Valls ont sorti l’arme fatale, cet article 49-3 qui est la béquille des gouvernements minoritaires ».
Pas de majorité pour réformer
Manuel Valls est bel et bien « privé de majorité pour réformer », tranche L’Opinion, où Nicolas Beytout se désole du « spectacle pitoyable que vient de donner la majorité présidentielle - mais faut-il encore l’appeler ainsi ? »
Le quotidien économique, Les Échos évoque « le tournant du 49-3 » et « un moment de crise aiguë entre l’exécutif et sa majorité », selon les termes de Cécile Cornudet.
« Après le camouflet des députés, le coup de force de Valls », dénonce L’Humanité. Pour le quotidien communiste, « le recours au 49-3 signe un échec cuisant pour un exécutif rêvant de conversion libérale ».
Dans le quotidien régional Ouest France, Michel Urvoy souligne qu’« aujourd’hui, aucune force politique ne peut gouverner seule. Sauf à s’allier avec le diable » - comprendre le Front national - « il faudra sans doute inventer d’autres majorités ».
Victoire à la Pyrrhus
Le Journal de la Haute-Marne, sous la plume de Patrice Chabanet, pose « la question de la survie du Premier ministre » qui « risque d’essuyer deux revers majeurs en moins de deux mois : une majorité introuvable pour la loi Macron et, très probablement, une lourde défaite aux élections départementales de mars prochain ».
C’est ce qui fait dire à Raymond Couraud de L’Alsace que le 49-3 « a permis de sauver un texte en charpie, mais il s’agit d’une victoire à la Pyrrhus ».
« Il fracture la majorité et installe le Premier ministre dans la position de réformateur coupé de ses bases » qui « veut avancer. Mais ça risque de devenir de plus en plus dur », ajoute Didier Rose dans Les Dernières nouvelles d’Alsace.
« Le débat est suspendu a dit hier Manuel Valls en sortant le 49-3. La volonté d’aller plus loin dans les réformes aussi ? », s’interroge en conclusion Hervé Favre dans La Voix du Nord.