Manu la tremblote cherche du boulot ! Carbonisé en France, il est parti en Catalogne, ridiculisé en Espagne, le voilà qui cherche désespérément un moyen de revenir sur le devant de la scène : « Pitié BHL, embauchez-moi, usez de votre influence pour me donner un poste, je ferai tout pour Israël ! »
Entretien fleuve avec le l’ancien-Premier ministre sur le complotisme, la gestion de la crise du coronavirus, l’antisémitisme, et sur un probable retour…
La conversation avec Alexis Lacroix [1] a eu lieu lors de l’émission Affaires Publiques, diffusée sur Judaïques FM, le vendredi 22 mai 2020.
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Alexis Lacroix : Vous êtes très attendu sur la Fréquence juive ; nombre d’auditeurs ont fait part de leur joie de vous y entendre ce matin, et dit que vous manquiez à la France, et en particulier aux juifs de France. Avez-vous un message spécifique à leur adresser ?
Manuel Valls : De nombreux responsables politiques ont fait preuve de cécité lorsque les actes antisémites se sont multipliés, à la fin des années 1990 et surtout au début des années 2000, quand la haine du juif s’est mélangée avec celle de la haine de l’État d’Israël, antisionisme rimant alors avec antisémitisme. Le message doit être celui de la confiance. Il faut rester vigilant, parce qu’on voit bien que dans ce monde si connecté qui est le nôtre, on cherche toujours des boucs émissaires. Dans l’histoire, les grandes pandémies ont souvent montré du doigt les juifs comme les propagateurs des virus et des épidémies ; c’est la base même de l’antisémitisme et des théories complotistes. Il faut donc être exigeant dans le combat contre cet antisémitisme qui se propage notamment sur les réseaux sociaux. Mais je martèle toujours le même message de confiance : la France a besoin de cette part de judaïsme, elle a besoin des Français juifs, elle a besoin de ce rapport incroyable, inouï avec cette part d’elle-même, de son âme, qu’est aussi le judaïsme français.
Beaucoup se souviennent avec émotion du discours dans lequel vous disiez que la France sans les juifs ne serait plus la France ; et, pour beaucoup de Français juifs, votre nom est associé au combat sans relâche que vous avez mené contre les conspirationnistes Dieudonné et Soral. Avez-vous le sentiment qu’aujourd’hui, on a suffisamment pris la mesure du danger qu’ils représentent sur le Net, par exemple autour de l’exploitation de l’antisémitisme dans la crise du COVID-19 ?
Je ne sais pas. Je vois que la justice agit. Il est essentiel de ne rien laisser passer. Cette « alliance » – je mets des guillemets – entre une partie de l’extrême droite et une partie l’extrême gauche, entre un néonazisme à la Soral et des personnages qui viennent plutôt de la gauche – même si tout cela ne veut pas dire grand-chose –, est extrêmement malsaine, inquiétante. Elle doit être combattue, et d’abord par le droit, par la justice, puisque, il faut en permanence le rappeler, le racisme et l’antisémitisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits. Je pense qu’on sous-estime toujours la puissance de Dieudonné. Quand j’ai saisi le taureau par les cornes comme ministre de l’Intérieur et l’ai mis en cause à partir de 2013 – d’autres l’avaient fait –, j’ai pu mesurer sa violence et son influence dans de nombreux milieux. On a souvent parlé du nouvel antisémitisme venant de la jeunesse des quartiers populaires, d’une frange, minoritaire, bien évidemment, du monde arabo-musulman ; mais la force de Dieudonné, c’est qu’elle touche d’autres couches de la société et l’on a parfois pris cela à la légère. Quand je me suis représenté en 2017 une dernière fois pour être élu, et je l’ai été, mais de peu, député d’Evry, Dieudonné s’est lui aussi présenté à cette élection législative, et il a été traité par la presse comme un candidat comme les autres. Il a fait beaucoup de mal dans la société ; et l’absence de réaction, le fait que parfois je me suis senti seul, a montré, je crois, que l’on ne prenait pas en considération ce qu’il représentait. Il faut combattre cet antisémitisme. L’antisémitisme est toujours annonciateur de toutes les grandes catastrophes. Mais je pense que la République, le gouvernement actuel, les grands partis politiques et les parlementaires en sont parfaitement conscients.
Nombreux sont ceux qui regrettent que vous ne soyez plus engagé dans la vie publique française. Votre choix de donner la priorité à la part espagnole de votre identité est-il aujourd’hui un choix irréversible ?
Il ne faut jamais être définitif. C’est un choix personnel. Je ne suis pas nostalgique, je n’ai pas de rancœur, j’essaie de ne pas vivre avec des regrets. Je suis très heureux de vivre entre l’Espagne et la France. En France, j’ai mes enfants, ma mère, mes amis, mes attaches, je suis un patriote français, je me définis comme un républicain de gauche français et je ne veux en aucun cas oublier la France, ce qu’elle m’a apporté, bien sûr, mais aussi mes responsabilités. Si je peux aider en France, d’une manière ou d’une autre, par l’expression, par l’écriture, par le conseil, je le fais et je le ferai bien volontiers. Mais je suis aussi profondément européen, et, au fond, ce qui se passe en Espagne, en France, dans les autres pays – l’attente par rapport à l’initiative franco-allemande, etc. –, me donne l’occasion de m’exprimer sur des sujets qui m’éloignent de la vie politique quotidienne. Je continue à mener mon combat contre l’antisémitisme en France, et je le mène aussi en Espagne, parce qu’ici, bien qu’il y ait eu 1492, il n’y a pas de conscience de cette question. L’Espagne n’était pas impliquée dans les deux guerres mondiales, le rapport à la Shoah n’est absolument pas le même qu’en France, et pourtant il y a un antisémitisme banal, dirais-je, un antisémitisme traditionnel, qui existe aussi dans la gauche. Je combats par exemple les prises de position du parti Podemos, pas très éloignées de celles des Insoumis, dont les critiques d’Israël dérapent très vite vers l’antisémitisme. Et puis je continue de penser que l’Europe doit créer les conditions d’une grande alliance avec Israël, la seule démocratie du Proche et du Moyen-Orient, avec laquelle nous partageons des valeurs et des intérêts stratégiques dans bien des domaines.
Lire l’intégralité de l’entretien sur le site de BHL laregledujeu.org
Quelques rappels sur Manu la tremblote :
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