À l’occasion de la visite d’un centre d’accueil de migrants dans le Pas-de-Calais, le Premier ministre a fait savoir que la plupart des anciens occupants de la « Jungle » avaient vocation à rester en France – voire, pour certains, à devenir français.
« À travers vous c’est un message que j’adresse à mes compatriotes : il ne faut pas avoir peur. Un grand pays comme la France est capable d’intégrer ceux qui étaient à Calais et à Paris, avec fermeté et des règles parce qu’il en faut, mais aussi avec bienveillance ». Deux semaines après le démantèlement de la « Jungle » de Calais, le Premier ministre Manuel Valls s’exprimait, lundi 14 novembre, à l’occasion de l’ouverture d’un centre d’accueil pour migrants à Croisilles, une petite commune du Pas-de-Calais.
Là, face à 36 anciens habitants du camp sauvage de Calais – 35 Soudanais et un Nigérian, selon la Voix du Nord –, le chef du gouvernement a esquissé la perspective d’une installation durable de la plupart des migrants issus de l’ancien site illégal : « L’immense majorité des personnes qui étaient à Calais obtiendront le statut de réfugié », a-t-il annoncé, avant de préciser à l’attention des exilés africains : « Demain vous appartiendrez peut-être à la communauté nationale. Moi, Premier ministre, je suis né en Espagne. La préfète [du département] Fabienne Buccio a des origines italiennes. C’est ça, la France ».
Un plan de répartition des migrants en France qui échappe quelque peu au gouvernement
Les autorités françaises se sont engagées à répartir les quelque 10 000 anciens occupants de la « Jungle » calaisienne – où les conditions de vie étaient désastreuses – dans des centres d’accueil officiels répartis sur le territoire, tels que celui de Croisilles. Néanmoins, de premières limites à ce plan sont apparues, début novembre, avec l’installation de quelque 3 000 migrants (selon les associations) dans des campements de fortune à Paris, depuis dispersés par les forces de l’ordre. En outre, la moitié des jeunes migrants qui avaient été transférés dans un centre d’hébergement de Charente-Maritime se sont enfuis de celui-ci, disparaissant dans la nature.
Enfin, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a évoqué, mardi 8 novembre, la possibilité d’un retour de certains anciens habitants de la « Jungle » dans le Calaisis... alors même que l’évacuation du site avait été présentée par le gouvernement comme l’acte d’abolition définitif des camps illégaux de migrants dans le pays.