La semaine européenne a permis de vérifier que l’influence de la France était au plus bas par rapport à l’Allemagne. Jusqu’où nous enfoncerons-nous ?
Moscovici, le canasson dont Merkel ne veut pas
Mercredi dernier se tenait un conseil européen où les dirigeants du continent ont abordé la question de la composition de la Commission européenne. La France présentait la candidature de Moscovici aux affaires économiques. Une idée absurde – tout le monde le sait depuis longtemps – mais qui obsède François Hollande. Celui-ci avait même échangé son soutien à Jean-Claude Juncker contre ce recasage entre amis. Si Juncker se sent tenu par sa promesse, Angela Merkel a évidemment dit « nein » à ce marchandage qui nous rappelle que François Hollande aborde les questions diplomatiques (et le reste…) comme il gérait le parti socialiste : à coups de petits arrangements entre amis totalement déconnectés de l’intérêt général. [...]
Moscovici super-lobbyiste des banques françaises
Si Merkel devait barrer la candidature Moscovici à un poste de commissaire digne de ce nom, elle ferait bien des malheureux. Ainsi, la Fédération des Banques Françaises a déjà produit un document à son intention, appelant malicieusement à « remettre le financement de l’économie au cœur de l’agenda européen ». Ce document, présenté comme une feuille de route pour le futur commissaire aux affaires économiques, qui préconise d’arrêter les réformes bancaires inventées par Bruxelles, répond à un objectif selon la FBF : « Le futur commissaire européen en charge des services financiers disposera ainsi dès son arrivée de la vision globale indispensable pour prioriser et assurer la cohérence des actions à mener. » [...]
Juncker veut placer l’immigration sous responsabilité de Bruxelles
Auparavant, Juncker avait présenté son plan d’action en dix points devant le parlement européen. Il a suscité peu de commentaires en France, pourtant, il mérite qu’on y jette un œil, puisqu’il déterminera l’essentiel des réglementations applicables en France à l’avenir.
[...] On y trouve des idées qui risquent de susciter de vraies polémiques. En particulier, Juncker propose la création d’un commissariat à l’immigration, dont le rôle serait d’harmoniser les politiques d’asile. Autrement dit, la politique des flux migratoires échapperait aux Etats et relèverait de la Commission. Une idée qui devrait passer comme une lettre à la poste…