Une vidéo de Dieudonné mise en ligne sur YouTube, dans laquelle il se moquait de la Shoah, a été retirée par le site de partage, a indiqué jeudi une source proche du dossier. On pouvait y voir l’humoriste controversé chanter "shoananas".
Dieudonné M’bala M’bala, dont le spectacle "Le Mur" vient d’être interdit par la justice française pour ses sorties antisémites, avait été condamné en appel le 28 novembre à Paris à 8 000 euros d’amende pour "diffamation, injure et provocations à la haine et à la discrimination raciale" pour cette vidéo.
En raison d’un certain nombre de "signalements" et de cette condamnation judiciaire, YouTube a décidé récemment de "bloquer" la vidéo, une parodie de la chanson d’Annie Cordy "Chaud cacao", selon cette source.
"Internet est éternel"
Une autre vidéo, qui n’était pas rattachée à la chaîne officielle de Dieudonné, mais qui présentait le même contenu, a également été retirée et la chaîne qui la diffusait a été fermée.
"Si YouTube veut l’enlever, qu’ils l’enlèvent", a réagi un avocat du polémiste. "Internet est éternel et cela ressortira un jour ou l’autre. Ceux qui veulent rire cliquent dessus, ceux qui ne veulent pas ne cliquent pas", a-t-il ajouté.
De fait d’autres vidéos dans lesquelles on voit Dieudonné chanter "Shoananas" sont disponibles sur YouTube et sur d’autres plates-formes d’échanges de vidéos.
Interpellations à Paris
Dans ce refrain, Dieudonné chante : "Shoananas, tu me tiens par la Shoah, je te tiens par l’ananas, Shoananas, il ne faut pas oublier, y a moyen d’un petit billet". L’humoriste soutient que la chanson, dont il attribue la paternité à des détenus, fait en réalité référence à de "Chauds ananas".
A Paris, une cinquantaine de personnes ont été interpellées jeudi soir lors d’un face à face entre détracteurs et soutiens de Dieudonné dans le quartier de son fief parisien, le Théâtre de la Main d’Or.
Rendu célèbre dans les années 1990 par ses sketches avec l’humoriste juif Elie Semoun, Dieudonné, d’origine camerounaise, a suivi un parcours singulier, en exprimant de plus en plus ouvertement des positions antisémites. Il s’est rapproché du parti d’extrême droite Front national, dont l’ancien leader, Jean-Marie Le Pen, est le parrain de l’un de ses enfants.