Jeudi après-midi ou soir 23 août, l’armée est intervenue dans les quartiers de Midane (centre-ville), Qastal al-Harami (en lisière de la vieille ville), al-Cheikh Khedr, au rond point d’al-Jandou et place Sabe’ Bahrat, ou encore à Hanano (est).
Le bilan cumulé de ces accrochages se chiffre en plusieurs dizaines de morts et de pris pour l’ASL. Dans le quartier d’al-Ansari, un poste de mortier rebelle installé sur le toit d’un immeuble a été détruit.
Et ce 24 août, Sana rend compte d’un accrochage survenu dans le quartier de Malahet al-Sayed Ali, plus précisément près de la place al-Hatazb,un « point chaud » : neuf activistes tués, dont un sniper, et d’autres arrêtés.
Nouveaux coups durs pour l’ASL au nord d’Alep
Comme on le sait, l’armée s’efforce aussi de reconquérir la région nord d’Alep et multiplie les attaques contre les positions de l’ASL ou ses voies de communication. Les villes de Marea et Anadane, échelonnées entre Alep et la frontière turque, ont été l’objet de nouvelles opérations ce 23 août, dont ont fait les frais plusieurs groupes insurgés.
L’OSDH ajoute qu’un autre point d’appui et de ravitaillement des rebelles, Azaz (à une quarantaine de kilomètres au nord d’Alep et à 5 de la frontière turque) a été « violemment bombardé« . À une vingtaine de kilomètres à l’ouest d’Alep, la ville d’al-Atareb a été ciblée aussi par les militaires. Pas de bilan détaillé mais certainement, là encore, des dizaines d’activistes hors de combat.
En revanche la télévision syrienne et Sana ont donné un chiffre précis quant aux pertes en véhicules subies, le même jour, par une colonne motorisée ASL surprise par l’armée – hélicoptères ou troupes au sol ? – sur la route reliant Jarablos (ou Jurubulus, sur la frontière turque et à une bonne centaine de kilomètres au nord-est d’Alep) à Alep : ce ne sont pas moins de quarante pick-up qui ont été détruit.
Quarante pick-ups ou 4×4, avec ou sans mitrailleuse lourde Douchka, détruits cela signifie au bas mot 150 rebelles tués ou blessés. C’est donc un des coups les plus sévères portés portés par les militaires syriens à l’ASL dans ce secteur d’Alep depuis des semaines. Et l’on est fondé à se demander si le rebelles vont pouvoir longtemps encore « tenir le rythme ».
Répétons-le : même si les médias gouvernementaux « enjolivent » leur bilan, il est évident qu’une importante colonne rebelle a été attaquée et mise à mal sur cette route Jarablos/Alep ; comme il est évident que dans tous les quartiers où ils sont encore, les rebelles tombent par dizaines, morts ou blessés, chaque jour. Cette guerre d’attrition, l’ASL et le bandes salafistes qui lui sont associées n’ont pas les moyens de la soutenir longtemps.
Puisqu’on parle des pertes subies par la rébellion à Alep, un site islamique tchétchène vient de révéler que le fils d’un ancien dirigeant séparatiste ayant participé à la guerre contre la Russie a été tué dans les rues d’Alep, en combattant aux cotés des insurgés.
Âgé de 24 ans, Roustom fils de Reslane Glayev est arrivé en Syrie au début de la saison d’été,, interrompant un cursus universitaire suivi dans un pays de la région (le Qatar, par hasard ?) avec deux groupes de volontaires. Il a été tué entre le 11 et le 13 aout dernier. Son cadavre a été rapatrié le vendredi 17 aout.
Pour sa part la correspondante à Alep de l’illustre quotidien britannique The Times a révélé avoir rencontré deux miliciens britanniques dans les rangs des insurgés dans la ville d’Alep. Ils lui ont fait savoir qu’ils avaient subi un entrainement rapide en Turquie avant de participer aux combats d’Alep. Ils sont par la suite retournés en Grande-Bretagne, à la demande des chefs miliciens, pour recruter des renforts et trouvé des financements.
Selon l’avocat des groupes islamistes en Jordanie, Moussa Al-Abdel-Latt, cité par l’agence United Press International, trois Jordaniens ont été tués durant ces dernières 48 heures à Alep. Les trois miliciens, originaires de la localité de Maan, appartenaient à la milice salafiste du Tawhid, très en pointe à Alep, au moins au début des combats ; ils auraient et combattu non seulement à Alep mais à Deraa.
-Damas :
Les combats périphériques – tant d’un point de vue géographique que militaire – de ces deux ou trois derniers jours dans la banlieue sud de la capitale s’étant soldés par un nouveau désastre pour l’ASL, l’OSDH et les « informateurs militants » de l’opposition s’efforcent d’entretenir la flamme vacillante de leur propagande en menant tapage médiatique autour de dizaines de cadavres non identifiés, portant des blessures par balles, découverts dans ce secteur ces dernière 24 heures .
Mais l’AFP est bien obligée de préciser que les militants en question ne sont pas en mesure d’identifier les victimes. Et nous, nous ajoutons que voici moins d’un mois, dans sa reconquête des quartiers sud de Damas, l’armée a découvert un ou deux charniers de victimes des insurgés. Et que ces corps peuvent tout aussi bien être ceux d’insurgés tués dans les combats ou bombardements.
L’agence de presse russe RIA Novosti a interrogé par téléphone un habitant de Daraya, une de ces localités du sud de Damas où l’armée a traqué les débris des bandes ; celui-ci dit que les ASL repoussés des quartiers voisins – Kfar Sousseh et Nahr Aîcha – s’étaient réfugiés à Daraya.
« Au lieu de se cacher dans les jardins ou dans le désert, ils se retranchent dans les quartiers résidentiels, mettant en danger la vie des femmes et des enfants« . Et le « correspondant » de RIA Novosti d’ajouter : « Je n’arrive pas à exprimer toute la haine éprouvée par les voisins à l’égard de ces combattants ».
-Hama :
Dans le gouvernorat de Hama, un milicien a été tué et un autre arrêté après avoir attaqué un barrage de l’armée. Dans un autre secteur de ce gouvernorat, à al-Massafneh et à Tibet al-Imam (20 kilomètres au nord de Hama), des groupes ont été décimés.
-Homs :
Sur l’autoroute reliant la capitale à Homs, les rebelles ont intercepté jeudi un bus transportant une dizaine de recrues militaires. Et leur mort a déjà été annoncée, peut-être à tort.
En revanche, dans cette même région, et selon al-Mayadeen, l’armée syrienne a délivré du village Ribla, situé sur la frontière avec le Liban, où étaient encerclés par des rebelles plusieurs milliers de chrétiens. Pas moins de 60 activistes auraient été tués lors de cette opération pour le coup non seulement militaire mais humanitaire.
-Frontière Nord-Liban :
Pour la centième (?) fois de puis le début de l’année, des activistes ont tenté de gagner le territoire syrien à partir du Nord Liban, toujours dans la région au sud de la ville de Talkalakh, via cette fois les villages d’Idline, de Halat et d’al-Chebrounyeh. Et comme très souvent, semble-t-il, ces groupes ont dû refluer sous le feu des soldats et gardes-frontière, laissant du monde sur le terrain.
-Deraa :
Dans la région de Kadam, localité située sur la route reliant Damas à Deraa, 10 militaires ont été tués ou blessés dans une attaque contre leur barrage.