Ils veulent bien taper sur les flics, mais pas qu’on leur tape dessus, car alors c’est fasciste. Ce sont les manifestants parisiens du 26 mai, filmés par les caméras complaisantes de Taranis News, qui essayent de faire un flag de flics en dérapage. Malheureusement, les CRS sont bien entraînés, laissant passer les inoffensifs (passants à vélo, journalistes improvisés enfin au coeur de l’Action), et neutralisant les individus particulièrement énervés.
La violence perdue du néoromantisme révolutionnaire
Il faut une bonne dose de courage et de sang-froid pour ne pas se laisser aller à punir tous les abrutis qui les agressent du matin au soir, et qui rejettent sur les forces de l’ordre leur impuissance adolescente. Une énergie bouillonnante qui ne demande qu’à s’exprimer, mais qui se trompe de cible. C’est pour cela que la situation est absurde, et n’accouche pas de sens, ou de véritable changement. Avec de tels cerveaux limités comme (pseudo-)adversaires, l’oligarchie peut dormir tranquille.
Ce qui est troublant dans cette vidéo, ce sont les propos des « filles », ces enfants du féminisme, qui oscillent entre vulgarité crasse et haine pure. Le timbre de voix, la rage qui n’a rien de constructif, le comportement moutonnier, on frise la maladie mentale. Les mecs, eux, s’essayent à devenir des hommes en s’opposant au père symbolique – un animal en voie de disparition –, un classique du rituel de passage de l’enfance à l’âge adulte.
Sociologiquement, on peut se demander si la non-sélection à l’université n’est pas responsable de cette frustration, née du décalage entre ce qu’on leur a dit, ce qu’ils croient, et ce qu’ils sont réellement. La clé de ce triste comportement réside peut-être là. Ils ont été abusés sur leurs capacités, leur importance, leur intelligence. On leur a menti. Qui ? les profs, les parents, les médias, les politiques. Un peu de tout ça. Pas les flics, pour le coup, qui représentent le principe de réalité (relire Freud, mais très rapidement).
Réorientation intellectuelle constructive
On rappelle qu’à Rennes, la majorité des milliers d’étudiants en socio ne trouveront pas de travail, du moins pas dans cette branche. Une évolution à rapprocher de celle de l’Algérie où toute une frange de la jeunesse sort diplômée de ses études, mais ne trouve pas à se placer. Situation potentiellement explosive. On n’accusera pas les « politiques » ou le « chômage » de ce déferlement d’énergie mal placée, ni la bêtise humaine, qui a bon dos.
On sent chez eux une désorientation totale, un manque d’information structurelle, les outils pour ne pas se cogner ou se faire cogner dans la vie. Il reste à ces casseurs de flics, qui hurlent dès qu’on les touche, à lire les bons ouvrages sur les foules, leur manipulation, et la politique profonde. Peut-être qu’un retour aux champs, la redécouverte d’un travail manuel, où l’on construit quelque chose d’utile ou de beau avec ses mains, leur serait profitable. Pas de manière punitive, mais curative : ils sont foncièrement intoxiqués par la pollution éducative politico-médiatique.
Après une douloureuse mais rapide remise en question, et la découverte des jeux de forces de l’ingénierie sociale, on n’a plus envie de s’en prendre au lampiste, ni même à son employeur. On regarde et comprend l’ensemble du tableau. Arrivés là, il ne sert plus à rien de crier : il faut penser. Ensuite, on peut s’exprimer. Et l’on constate que l’action devient efficace, très efficace.
Le gracieux « nous on vous envoie des fleurs » est prononcé à 15’40 :