Le député Meyer Habib l’avait promis, il le prouve chaque jour dans son action : il reste fidèle à ses convictions. Député des Français de l’Étranger, représentant notamment les Franco-israéliens, il n’hésite pas à interpeller le gouvernement et il se distingue par un discours sans langue de bois et un souci constant de défendre les intérêts de sa circonscription.
Le P’tit Hebdo : Vous avez, il y a quelques jours, demandé au Premier ministre Manuel Valls de clarifier la position de la France quant au boycott dont est victime Israël. Que retenez-vous de sa réponse ?
Meyer Habib : Poser la question directement au Premier ministre à l’Assemblée nationale était fondamental. Le boycott, véhiculé par le BDS, est une pratique ignoble, qui nous rappelle les temps les plus sombres de notre histoire. Le boycott va exactement à l’encontre des principes fondamentaux de la République : l’égalité, la légalité, la liberté… Il n’a pas été facile de pouvoir poser la question. L’urgence de l’actualité faisant que certains de mes collègues UDI avaient du mal à percevoir l’enjeu essentiel qu’il y a derrière. J’espère qu’après les attentats du 13 novembre, la France va enfin ouvrir les yeux.
Ma question a été bien accueillie par une partie de la droite, qui a applaudi. En revanche, comme je m’y attendais, l’extrême-gauche antisioniste (communistes, certains écologistes…) s’est montrée hostile… Il existe 200 conflits territoriaux et on ne boycotte qu’Israël. C’est une faute morale et la stigmatisation précède le meurtre, comme avec Ilan Halimi, Toulouse ou l’Hypercasher… Qui peut oublier que les Nazis ont commencé par boycotter les commerces juifs avant de mettre en œuvre la Shoah ?
Sauf qu’aujourd’hui Israël existe, et par l’intermédiaire de Tsahal, Israël est très fort, Baroukh Hachem. [...]
Pourquoi est-il important que les Juifs ayant fait leur alya gardent un lien civique avec la France ?
C’est, à mes yeux, très important. D’ailleurs, je les encourage à s’inscrire en 2016 sur les listes au Consulat et à voter pour peser sur les décisions. À ce jour moins de 50% des Français d’Israël sont inscrits sur les listes consulaires… C’est regrettable car la France fait partie de leur culture, de leur sensibilité. Israël reste l’unique démocratie qui respecte les droits des minorités, des femmes, des homosexuels, où les Chrétiens peuvent accomplir leur culte en toute sécurité… La France peut avoir des divergences avec Israël. Pour autant, je me suis fixé pour mission de rapprocher les deux pays, qui partagent les mêmes valeurs. Je suis député français, mais mon ADN est aussi juif et sioniste. Cela en étonne certains, mais pour moi, c’est la définition de la République française : une diversité de cultures, d’origines, de religions transcendées et sublimées par l’idéal républicain.