Pendant 40 jours, un policier italien a infiltré une ONG humanitariste qui, bien loin de se cantonner à sauver des migrants qui se noient pour de vrai, est devenue un véritable service de taxi entre les côtes libyennes et italiennes pour des clandestins aspirant à une vie matérialiste et consumériste dans le faux Eldorado européen.
« J’ai filmé la restitution des embarcations aux passeurs », raconte-t-il au journal italien Il Corriere della Sera.
Il a feint d’être un agent de la sécurité travaillant pour le compte d’une société privée, embarqué sur le Vos Hestia, le bateau de l’ONG « Save the children ». Il a réussi à se procurer des preuves « avec photos et vidéos des contacts entre l’équipage de la Iuventa et les trafiquants ».
L’histoire de l’immersion de cet agent secret, Luca B., 45 ans, plongeur expérimenté, au sein du monde humanitariste qui sévit en Méditerranée, commence le 19 mai dernier.
« Je dois être vigilant, parce que ils deviennent méfiants si je fais des photos ou des vidéos », communiquait-il à ses chefs selon ce qu’écrit Il Corriere della Sera.
« À l’aube, la Vos Hestia et la Iuventa se croisent en haute mer. Quelques minutes plus tard une embarcation de trafiquants s’approche. Elle reste à peu de mètres de la Iuventa, les hommes parlent avec les volontaires. Une autre petite embarcation qui escorte un canot pneumatique plein de migrants arrive. »
Ensuite il filme les embarcations rendues aux passeurs et ramenées en Libye.
Mission accomplie pour l’agent. Les preuves de la collusion entre ONG humanitaristes et trafiquants d’êtres humains sont bien là.
L’enquête menée actuellement par les autorités italiennes sur l’ONG allemande Jugend Rettet à qui appartient le navire Iuventa s’élargit à d’autres organisations humanitaristes.