Suite à des incidents « xénophobes » en Saxe, un article du TAZ ne voit plus qu’une solution : la dissolution de l’Allemagne, « un pays dont plus personne n’a besoin en ce bas monde ».
Le TAZ (Tageszeitung = Quotidien) est un journal d’extrême-gauche fondé en 1979 sur le modèle de Libération. À la différence que c’est une coopérative indépendante appartenant à quelques milliers d’actionnaires et jouissant, grâce à son tirage à 60 000 exemplaires, d’un bon équilibre financier. Philip Meinhold est quant à lui un écrivain d’extrême-gauche né à Berlin-Ouest en 1971. L’incident de Clausnitz a donné à ce dernier l’occasion de fournir, dans un article publié il y a quelques jours, son appréciation de la situation de l’Allemagne et de son avenir.
Clausnitz, un petit village saxon de moins de 2 000 habitants au sud de Dresde, à quelques kilomètres de la frontière tchèque, n’avait jusqu’ici guère défrayé la chronique depuis sa fondation dans le cadre des défrichages de la Germania Slavica au 12ème siècle. C’est désormais chose faite depuis le 18 février 2016. Ce jour-là en effet, un bus rempli de migrants « répartis » dans un foyer créé ad hoc en ce lieu perdu a été bloqué par une foule de mécontents qui ont empêché pendant 2 heures les intrus de sortir de leur véhicule pour rejoindre leur hébergement, proclamant « Wir sind das Volk » (Le peuple, c’est nous) et « Ausländer ’raus » (Les étrangers dehors). La police fédérale a dû intervenir pour les dégager.
Cet incident filmé et diffusé entre autres sur YouTube a déclenché une vague d’indignations dans les médias, les réseaux sociaux et les milieux politiques autorisés. Mais un article signé Philip Meinhold paru dans le TAZ à cette occasion illustre parfaitement le gouffre qui se creuse progressivement entre l’ouest et l’est de l’Allemagne à la lumière de l’invasion migratoire.
Sous le titre « Débarrassons-nous de ce peuple de crétins ! », Meinhold tire les conclusions suivantes de la crise : « Nul dans le monde n’a besoin de ce pays ». Il lance donc « un manifeste en faveur de l’éradication de l’Allemagne » très raisonnablement argumenté ainsi : les Allemands seraient en effet un « peuple de dépravés moraux » et « de petits bourgeois et d’indics » « dévoré par l’envie et la bassesse » cherchant à « compenser leurs complexes d’infériorité par des rêves de grandeur nationale ». Un pays qui sur la carte de l’Europe est « comme si quelqu’un avait vomi en son milieu, une longue flaque puante ». Un « peuple sans humour » « qui confond le sens du rythme avec la marche au pas » et dont « le quotient intellectuel ne dépasse pas celui d’une soupe aux petits pois », ce qui explique son penchant pour les émissions de télévision débiles.
Les vertus allemandes ? L’assiduité, la fidélité, la discipline et la propreté, la ponctualité, l’obéissance aveugle et le sens de l’ordre ? Des qualités tout juste bonnes « à exploiter un camp de concentration », d’ailleurs « la seule activité ayant vraiment, comme on le sait, procuré de la satisfaction et suscité de la passion chez les Allemands ». On n’aura rarement vu une telle haine de soi à l’œuvre…
Devant ce constat tout en mesure, les conclusions très sensées de Meinhold coulent de source : « On ne peut que se demander pourquoi la mesure de dénazification appliquée à Dresde en février 1945 par les alliés (anéantissement de la ville par un bombardement incendiaire ayant fait plus de 20 000 victimes, NDLR) n’a pas été étendue à tout le pays » !