Le remplacement du FAMAS, le fusil d’assaut des forces françaises, est sur les rails. Selon le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Ract-Madoux, qui a abordé la question lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, un appel d’offres devrait être lancé en 2013 à cette fin.
Pour mémoire, le FAMAS a été conçu par la manufacture d’armes de Saint-Etienne (d’où son nom) dans les années 1970 pour une entrée en service il y a maintenant un peu plus de trente ans.
Et, depuis l’apparition du fusil d’infanterie de 1717, qui fut la première arme réglementaire française, en passant par le fusil Gribeauval (1777), le Chassepot (1866), le Lebel (1886) et la série des MAS (36, 49/56), il est fort probable que le successeur du FAMAS soit de facture étrangère.
« Pour ce qui est du remplacement du FAMAS, je regrette comme vous que cette arme ne puisse être française » a ainsi reconnu le général Ract-Madoux, lors de son audition, en octobre dernier, avant de préciser qu’il s’agira d’acheter « sur étagère deux versions : une version standard à canon long principalement pour les unités d’infanterie, une version à canon court pour les autres » et que « la cible du programme, toutes armées confondues, est de 60 000 pour la version standard » pour une coût de « l’ordre de 400 millions d’euros pour les trois armées. »
Le successeur du FAMAS sera-t-il fourni par Heckler & Koch, FN Herstal, Sig Sauer ou par Colt ? Peut-être pas. Selon le quotidien Le Progrès, un jeune entrepreneur stéphanois a décidé de relever le défi.
Âgé de 29 ans, Etienne Faverjon, qui est à la tête de la société France Armes, présentera en effet, le 17 janvier, devant la Section technique de l’armée de Terre (STAT), un prototype de fusil d’assaut qu’il a imaginé à partir du M-16 américain. « En France, on n’a plus de fabricant d’armes. Je me suis dit, ‘On n’est pas plus bête que les autres’. On a une tradition. Ici on sait faire. C’est de la mécanique de base. À Saint-Etienne, on a toutes les entreprises de mécanique pour usiner et assembler » a-t-il expliqué au journal.
Ce fusil, qui lui a demandé un an et demi de travail en collaboration avec des sous-traitants de Saint-Etienne, dispose »d’ un système d’emprunt de gaz qui évite l’encrassement ainsi qu’un sélecteur quatre positions ». De calibre 5,56 (standard Otan), cette arme sera d’un « entretien simple ». Son prix, estimé à 2.200 euros, se veut compétitif.
Reste à voir l’évaluation qu’en fera la STAT, qui rendra par la suite un avis à la Direction générale de l’armement (DGA). Mais face aux productions d’armuriers de plus gros calible, la tâche s’annonce extrêmement compliquée pour l’entrepreneur stéphanois. En tout cas, il est certain qu’il ne manque pas de culot. Et comme il le dit sur la page Facebook de son entreprise, « les obstacles ne sont pas faits pour nous abattre mais pour etre abattus ».