C’est une première. Le parquet national antiterroriste (PNAT) a chargé des juges d’instruction d’enquêter sur des soupçons de crimes contre l’humanité commis par un djihadiste français, Sabri Essid, une figure de la mouvance toulousaine accusée d’exactions contre les Yézidis, selon nos informations.
« Le pôle crime contre l’humanité, crimes et délits de guerre du Parquet national anti-terroriste a ouvert ce jour une information judiciaire contre un ressortissant français ayant rejoint les rangs de Daech », a déclaré le parquet dans un communiqué pour « le chef de génocide […] et crimes contre l’humanité […], commis en Syrie entre août 2014 et courant 2016, à l’encontre de victimes yézidies », précise le texte du PNAT.
Le « demi-frère » de Mohamed Merah
Ce Toulousain né en 1984, fils d’un compagnon de la mère de Mohamed Merah, est toutefois présumé mort depuis plus d’un an et demi, indiquait une source proche du dossier début 2018. Un magazine non-officiel de l’organisation État islamique (EI) avait aussi annoncé la mort de ce « demi-frère » de l’auteur des tueries de mars 2012 dans la région toulousaine.
Jusqu’à présent, les djihadistes français faisaient uniquement l’objet de poursuites pour des infractions à caractère terroriste. Des associations, dont la FIDH, réclamaient un élargissement aux soupçons de crimes contre l’humanité. Des juges d’instruction du pôle spécialisé « Crimes contre l’humanité » du tribunal de Paris vont désormais poursuivre les investigations. Faute de preuve de la mort d’Essid, un procès pourrait tout de même avoir lieu, offrant à des victimes yézidies la possibilité de se porter partie civile.
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