Les cris de la grosse Nuland n’y auront rien changé : il y a les injonctions du camp du bien (Américains, Cédéao, Français) et la réalité du terrain. L’ultimatum des pays africains de l’Ouest – cornaqués par le Nigeria – qui voulaient rétablir la « démocratie » à Niamey est mort.

Les Nigériens ont fermé leur espace aérien, les blindés de la Cédéao sont restés collés au sol, le lion a rugi mais n’a pas bougé son cul. De plus, pour parachever le sketch, les Algériens ne veulent pas d’une guerre ouverte au Sahel, sur leur porte sud. Quant aux Français, on ne les entend même plus dans ce capharnaüm diplomatique.

La diplomatie, c’est la voie que Blinken, le vrai patron des USA – en français s’il vous plaît ! – a choisie pour résoudre le problème nigérien, et, par extension, sahélien.
Les Français ont été chassés, ou se sont chassés tout seuls, de cette zone grande comme l’Europe, donc quasi ingouvernable, tant les bandes de pillards ou de commerçants y font la loi. Les États ne tiennent que quelques grandes villes, et puis c’est tout. Aller là-bas, ce n’est pas s’enliser, mais s’ensabler. La France macronienne ne sait plus quoi faire de ses militaires : entrer dans un conflit ouvert avec un trio de pays qui se dit désormais protégé par les Russes ?

La politique d’agressions tous azimuts américaine est contre-productive, elle ne crée que du chaos et peu à peu, tous les amis ou vassaux de cette grande démocratie passent de l’autre côté du nouveau rideau de fer, incarné par les BRICS, le refuge des pays qui ne veulent pas des tueries dans les écoles, de l’obésité, des crackheads ou du changement de genre. L’Amérique, en pleine décadence, n’a plus rien à apporter au monde, qui se tourne vers des valeurs plus sûres et moins sataniques.

Voilà le modèle américain, même une candidate de télé réalité est choquée.

De l’autre côté de l’océan, l’Afrique se restructure par le fer et par le feu, selon l’expression luganienne. Mais ce n’est pas le seul front entre l’Occident, ou la coalition américaine, et le reste du monde : les Américains viennent d’envoyer en mer Rouge deux navires de guerre avec 3 000 hommes à bord pour mettre la pression sur l’Iran, qu’ils n’oublient décidément pas, depuis la gifle de 1979. L’objectif est de dissuader les Iraniens de s’emparer de pétroliers dans ce conduit vital pour l’alimentation des pays occidentaux en pétrole brut.

La justification américaine : « Dissuader les activités déstabilisatrices et désamorcer les tensions régionales causées par le harcèlement et les saisies de navires marchands par l’Iran ».

La réponse iranienne : « La présence militaire du gouvernement américain dans la région n’a jamais créé la sécurité. Leurs intérêts dans cette région les ont toujours poussés à alimenter l’instabilité et l’insécurité. Nous sommes profondément convaincus que les pays du golfe Persique sont capables d’assurer leur propre sécurité ». (20 Minutes)

Pour en revenir à l’Afrique, mais toujours dans le chapitre de la déstabilisation américaine du monde, le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, a déclaré :

« La force militaire qui a été utilisée dans d’autres pays voisins ou dans d’autres contrées, on en voit les résultats. C’est une catastrophe... L’Irak a été envahi pour apporter la démocratie. Vingt ans après, (le pays) se cherche. La Libye... On peut citer encore... Le Burkina comme le Mali, nous nous opposons à toute idée d’une ingérence ou d’une intervention militaire extérieure pour répondre à des problèmes politiques internes. » (Le Figaro)