Egalité et Réconciliation
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Tu la connais, celle-là ?

Deuxième salve avec Dimitri Korias

Un nouveau rhéteur de talent s’est manifesté pour cette nouvelle chronique littéraire : monsieur Korias, l’auteur qui se permet de faire des blagues racistes et de dénoncer le sionisme à la télé.

 

Dimitri, on le pousse un peu et il ne s’arrête plus ; comme on dit dans le métier, il pisse de la copie.

Prière d’oublier mon sermon précédent sur le Bien, le Beau, le Vrai et le Juste. Ça va saigner !

* *

Sapaudia : Eh, Dimitri ! Sais-tu comment on mesure la santé d’une démocratie occidentale, laïque et égalitaire ?!

« Oui, il faut garder cette idée que l’antisémitisme c’est ce qui permet de définir la santé d’une démocratie. »

Anne Hidalgo, 11e convention nationale du CRIF, 14/11/21

Dimitri Korias : L’Anne de Paris a mille fois raison. On voit bien que la société israélienne, qui n’a quasiment pas une once d’antisémitisme en elle (si l’on excepte les sous-citoyens que sont les Arabes israéliens et les Palestiniens des ghettos de Gaza et de Cisjordanie, d’ailleurs en voie d’extinction par les bombes, la famine et les maladies), est complètement malade. Elle rend d’ailleurs malade, par capillarité, tous ses voisins. Question : jusqu’où la contagion ira-t-elle ? Touchera-t-elle le monde entier, vu que tout que ce que les Israéliens touchent se transforme en antisémitisme ? L’israélisme est-il un covidisme mutant ? Est-il sorti d’un laboratoire P4 ?

* *

Sapaudia : Es-tu plutôt sociable ou sauvage ?!

« La sociabilité de chacun est inversement proportionnelle à sa valeur intellectuelle, et dire de quelqu’un : Il est sauvage signifie déjà presque : c’est un homme de qualité. »

Arthur Schopenhauer, Parerga et Paralipomena

Dimitri Korias : Ah, Schopi c’était pas un drôle, mais il avait souvent raison. Le commerce des hommes, pour parler à l’ancienne, quand on s’y intéresse, est forcément décevant. Plus on avance dans la connaissance des autres, plus on s’en éloigne, plus on met de la distance. Seules les grandes amitiés peuvent relativiser ce désenchantement. Moins que le commerce des femmes, qui rend indécrottablement misogyne, mais ça n’empêche pas de les aimer, quand même, comme dirait Manu-la-tremblote. Beaucoup de penseurs lucides – je préfère ajouter lucide, ça en élimine une grande partie – finissent par ne plus fréquenter personne, et se retirer du monde en maugréant. Ils se suicident socialement, parfois physiquement. C’est là où il faut un peu d’humour, et même un bon stock, pour supporter tout ce merdier. Et dans merdier je ne mets pas les autres, mais la société, cette monstrueuse fourmilière humaine qui peut très bien fonctionner sans nous, qui est autonome, incontrôlable – même avec le crédit social et tous les outils contemporains du nudge –, qui nous survivra et dans laquelle nous devons trouver notre subsistance sans trop prendre de coups. Misogynie et misanthropie seraient donc des évolutions naturelles de l’être évolué… Heureusement, il reste les bonnes bouffes avec les copains, les copines, pour citer le panseur Carlos dans La Cantine. Pas le genre à me clouer une oreille à un arbre et mendier en tailleur, comme ces ermites en Inde, les yogis… Mais je remarque une chose, avec l’âge, pour aller dans le sens d’Arthur : un jour, un écrivain m’a sorti, avec une certaine emphase, je ne lis plus, je relis. Eh bien c’est un peu ça avec les gens.

* *

Sapaudia : Céline, Le Pen, Rebatet, … Soral ? Et Korias, anarchiste de droite ?

« Nous ne sommes pas anarchistes par goût de la subversion : nous le sommes parce que nous ne trouvons plus devant nous que des bouffonneries qui exigent notre dérision. »

Pol Vandromme, Rebatet

Dimitri Korias : Je pense que tout homme, s’il se nettoie bien de toutes les illusions et de toutes les fausses valeurs (l’argent, par exemple, ou le rang social, jusqu’à la vanité), oscille entre pitié et dérision. L’anarchisme ne consiste pas à cracher sur tout, dans une posture adolescente ou nihiliste, mais bien à prendre la mesure de toute chose et trouver la distance qui permet de rire et de comprendre ces choses. C’est un positionnement presque scientifique qui ouvre l’esprit à un nouveau monde, une structure plus lumineuse, une matière moins noire, moins glauque, moins opaque que le réel. C’est une fuite du réel à la Laborit, pour un deuxième réel, un peu au-dessus, ou à côté, et on peut alors assister au spectacle du monde – qui est quand même une foire d’empoigne, un massacre des innocents, une tuerie des corps et des âmes – dans un fauteuil, avec des pistaches et un verre de sauternes. Sauver le monde n’est pas possible (sauf pour Attali, mais on voit le résultat en Palestine). S’en sauver, oui.

* *

Sapaudia : Considérations sur les femmes, un recueil que doivent lire autant les misogynes que les philogynes !

« Il y a de la jeune fille à la vieille femme la différence du grain de blé à la miette de pain. »

Victor Hugo, Portefeuille, 1830-1833

Dimitri Korias : Quel gros enfoiré (je me sens obligé de dire ça car ma compagne du moment est féministe, mais de droite) ! Hugo troussait encore sa bonne à 84 piges, mais ce salaud avait les moyens de ses ambitions. Pour qui a visité son hôtel particulier place des Vosges, c’est plus stylé que chez Jack Lang, qui a tapé dans le budget de la Culture pour s’acheter son appart à 4 millions en 81, ou que chez Ardisson, avec toutes ses merdes plaquées or. Pour moi, l’image de Victor n’est pas claire : est-ce qu’il préfère les jeunettes, mais que la vioque est encore comestible ? Je veux pas faire mon Soral mais quand on a connu quelques femmes du grain de blé à la miette de pain, comme dirait l’autre, eh bien on penche plutôt vers le croustillant. Il y a une autre interprétation qui serait que la jeune fille est toute en promesses, mais qu’elle déçoit fatalement, finissant invariablement en miette… Bon, second principe de la thermodynamique appliqué aux femmes : tout passe, tout vieillit, tout meurt. Faut pas trop espérer des jeunes filles ni désespérer des femmes mûres, il y a de sacrées surprises parfois : des jeunes femmes hyper matures, et des cougars foldingues avec des hormones d’adolescente, qui passent du rire aux larmes en cinq minutes, comme en mars. Des giboulées, quoi...

* *

« Heureuses les cigales, car au moins leurs femelles sont muettes. »

Xénarque de Séleucie (I er s. av. J-C)

Dimitri Korias : Oh non, encore une saillie misogyne, ça suffit, Sapaudia ! Cependant, on constate que la pensée misogyne est toujours attelée à une pensée plutôt élevée, ce qui signifie expérience, et synthèse en punchlines de cette expérience… Bien sûr que les femmes sont chiantes, Dieu les a faites comme ça, pour nous contrarier, car sans contrariété, sans cette différence insupportable, pas de désir, pas de sexe, pas de bébé, pas d’humanité. Le miracle, c’est qu’on peut aimer cette contrariété permanente, cette différence, cet insondable, ce truc qui oscille entre la bêtise la plus pure, la saloperie la plus vile, le calcul le plus tordu, et le sacrifice le plus dingue, les émotions les plus incroyables. Je ne vois pas autour de moi de couples homos amoureux fous avec le cœur qui bat, des promenades dans un parc à la con main dans la main, les baisers volés à tout âge, le coup de foudre, le manque cruel, la séparation terrible, mais peut-être que je me trompe, que je fais de l’hétérocentrisme… Je vais te dire un secret, Arthur, mais tu le répètes pas : une femme peut me raconter n’importe quoi, si j’aime sa voix, je lui pardonne tout. Et si elle sait chanter, c’est encore mieux.

 

Retrouvez Dimitri Korias chez Kontre Kulture

La première salve, avec Lounès Darbois

 






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4 Commentaires

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  • #3510568
    Le 23 mars à 23:22 par RrexX
    Tu la connais, celle-là ?

    On en redemande...
    Mes axones et mes dendrites vous saluent.

     

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  • #3510673
    Le 24 mars à 08:59 par PL
    Tu la connais, celle-là ?

    J’avais des amis juifs parisiens qui avaient fait leur Allia avec leurs deux enfants, ils étaient très enthousiastes de vivre en Israël.
    Ils sont revenu au bout de 3 ans en disant que vivre que avec des que des Juifs était insupportable, que ça les avait rendu complètement antisémites.

     

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    • #3510964
      Le 24 mars à 19:16 par Le cherusque farceur
      Tu la connais, celle-là ?

      Je plussoie
      Ne voir que des.....à la télé, n’entendre que des à la radio, être sermonné par des quelle que soient vos actes, être jugé sur la foi de textes de loi votés sous l’influence des, ça m’a rendu

       
  • #3510872
    Le 24 mars à 15:48 par Léon du Lot
    Tu la connais, celle-là ?

    Ah putain les cigales... ! Je la garde celle ci et la ressortirai par un beau jour d’été après le repas entouré de ma mère ,ma soeur ,mes nièces ,et ma bien aimée...j’ai hâte d’y être !

     

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