Le réseau social, souvent accusé de laxisme dans son traitement des propos tenus par des dirigeants, a ajouté une mention « vérifiez les faits » à deux tweets de Donald Trump, provoquant sa colère.
Donald Trump est connu comme l’homme politique qui s’est le plus approprié l’usage de Twitter, pour accéder au pouvoir, mais aussi une fois installé à la Maison-Blanche. Pourtant, mercredi 27 mai, le président des États-Unis est entré en guerre contre le réseau social. Lancé dans un bras de fer avec la firme américaine, qui a – timidement – mis en doute la véracité de ses propos dans un tweet, le chef d’État a menacé de faire purement et simplement « fermer » des plateformes de réseaux sociaux qu’il estime biaisées contre les discours conservateurs, pourtant bien représentés sur ces plateformes. Il signera jeudi un décret visant les opérateurs de réseaux sociaux, selon des représentants de la Maison-Blanche. Mais ces derniers n’ont donné aucune précision sur la possible teneur du décret présidentiel.
Retour une passe d’armes en quatre actes.
Acte 1 : Trump tweete sur le vote par correspondance
Tout a commencé par deux tweets tout à fait « Trumpiens », à savoir, riches en lettres majuscules et en accusations, postés mardi. Le président américain s’en prend alors à la décision du gouvernement démocrate de Californie de mettre en place le vote par correspondance en vue de l’élection présidentielle de novembre. Annoncé le 8 mai, ce dispositif doit permettre aux Californiens de se rendre aux urnes, même si le pays n’est pas parvenu d’ici là à enrayer l’épidémie de coronavirus. Or, plusieurs groupes appartenant au parti républicain ont attaqué cette décision en justice, estimant qu’il s’agissait d’un procédé illégal.
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Acte 2 : Twitter signale les messages comme « trompeurs »
Dans la foulée de la publication de ces tweets, Twitter a, pour la première fois, signalé ces messages de Donald Trump comme « trompeurs ». Pour ce faire, le réseau social, souvent accusé de laxisme dans son traitement des propos tenus par des dirigeants, a ajouté une mention « vérifiez les faits » aux deux tweets du président américain : sous ces deux tweets s’affiche désormais la mention « Obtenez les faits sur le vote par correspondance », qui renvoie à un résumé des faits et à des articles publiés dans la presse américaine.
Évidemment, ce signalement n’a pas plu à Donald Trump. « Twitter interfère avec l’élection présidentielle de 2020. Ils disent que ma déclaration sur le vote postal est incorrecte, en se basant sur des vérifications des faits par Fake News CNN et le Amazon Washington Post », a réagi le milliardaire républicain, qui est suivi par 80 millions de personnes sur son réseau social de prédilection. « Twitter étouffe la LIBERTE D’EXPRESSION », a-t-il ajouté.
Acte 3 : Trump menace de « réglementer » ou de « fermer » des réseaux sociaux
Attaqué sur ce réseau social qu’il utilise quotidiennement, Donald Trump a menacé mercredi de « réglementer » ou de « fermer » ces plateformes. « Les républicains ont le sentiment que les plateformes de réseaux sociaux censurent totalement les voix conservatrices. Nous allons les réglementer sévèrement, ou les fermer, pour ne pas permettre qu’une telle chose se produise », a tweeté Donald Trump.
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Acte 4 : le PDG de Twitter se défend d’être « un arbitre de la vérité »
Le PDG de Twitter, Jack Dorsey, a finalement réagi en fin de soirée. Il a déclaré que les propos de Donald Trump sur le projet de vote par correspondance en Californie « pourraient induire les gens en erreur » en les laissant croire qu’ils n’ont pas besoin de s’inscrire pour voter. « Notre intention est de pointer des déclarations contradictoires et de montrer les informations en débat afin que les gens puissent juger par eux-mêmes. Une plus grande transparence de notre part est essentielle afin que les gens puissent voir clairement pourquoi nos actions », a-t-il ajouté dans un autre tweet, se défendant d’être un « arbitre de la vérité ».