Aujourd’hui s’ouvre à Anvers le procès d’une société de négoce de diamants belge pour soustraction au fisc. Cette entreprise a déplacé ses activités troubles à Genève, selon une enquête du Temps.
Plus de 5 milliards 700 millions de francs. Voilà la somme que les douanes belges réclament à la société de négoce de diamants Omega Diamonds, dont le procès s’ouvre ce jeudi 7 novembre à Anvers, comme le souligne Le Temps.
C’est plus de trente fois ce qu’avait versé l’entreprise au fisc belge au printemps dernier, pour régler un litige avec l’État. Au cœur de ce conflit, Genève et ses ports francs. Un transit qui permet à Omega Diamond de ne pas être taxé sur la valeur de la marchandise le temps de son stockage. « Garde-meuble » gratuit donc pour les diamants jusqu’à ce qu’ils trouvent preneur.
De 2004 à 2007, le diamantaire aurait ainsi dealé pour quelque 600 millions de dollars de diamants depuis Genève. Pour cette seule période, le manque-à-gagner pour le fisc belge serait de plus de 3 milliards de francs. Le litige se serait néanmoins réglé grâce à seulement quelque 180 millions de francs.
Les diamants informels
Pour éviter ce type de désagrément, Omega Diamond aurait déplacé ses activités dans le deuxième centre diamantaire d’Europe : Genève, selon les révélations du Temps. Aux commandes, figure notamment l’Israélien Ehud Laniado, actif à New York via la société Cora et directement en Angola, via ASCORP, spécialisé dans la récolte du diamant informel.
Or, qui dit diamant informel, dit vie de « semi-esclave » des mineurs artisanaux, « étranglés financièrement par les intermédiaires qui leur louent leur matériel » et fouettés par les vigiles qui veillent au grain, relève un rapport de 2004 financé par le gouvernement canadien et relayé par Le Temps.
La fille du président angolais, au pouvoir depuis 1979 (!), Isabel dos Santos, lorgnerait les activités de marchands de diamants bruts genevois. Dont celle d’Ehud Laniado, qu’elle connaît personnellement. Avec le Genevois Sylvain Goldberg, ils détiennent 12,25 % de l’Angolais ASCORP, dont est par ailleurs actionnaire à hauteur de 24,5 % la première femme du président angolais, Tatiana Regan.
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