Plusieurs dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblées samedi soir dans le centre de Tel Aviv pour protester contre ce qu’ils dénoncent comme la corruption du gouvernement, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les manifestants, qui avaient intitulé leur rassemblement « La marche de la honte », ont envahi le large boulevard Rothschild, dans un des quartiers huppés de Tel Aviv, pour dénoncer la corruption du gouvernement et les lenteurs présumées des enquêtes en cours contre le Premier ministre Benjamin Netanyahou.
Le rassemblement était organisé par les responsables des manifestations de protestation hebdomadaires devant la résidence du procureur général d’Israël, Avishai Mandelblit, contre la lenteur présumée de ces enquêtes.
M. Netanyahou est visé par deux enquêtes, l’une sur des cadeaux qu’il aurait indûment reçus de riches personnalités, et l’autre sur un accord secret qu’il aurait tenté de conclure avec un quotidien populaire pour une couverture favorable.
Le nom de son avocat personnel et d’un ancien chef de bureau apparaissent par ailleurs dans une affaire de corruption présumée liée à l’achat de trois sous-marins allemands.
« Honte », « Bibi rentre chez toi », ont scandé les manifestants, appelant M. Netanyahou par son surnom.
Le procureur général Avishai Mandelblit était également la cible de leurs slogans.
Michal, une habitante de Tel-Aviv qui préférait garder l’anonymat, manifestait à Tel Aviv après avoir participé régulièrement aux manifestations devant la résidence du procureur général.
« Bibi et le gouvernement détruisent le pays. Il y en a assez de la corruption », a-t-elle déclaré à l’AFP.
Le leader de l’opposition travailliste, Isaac Herzog, a montré son soutien aux manifestants via sa page Facebook : « La frustration (...) vient du sentiment d’injustice, de la révulsion face à la corruption, et à l’objection morale à une loi faite sur mesure pour une personne », a-t-il écrit.
Le Parlement israélien va examiner lundi en deuxième et troisième lectures un projet de loi qui est vu par les détracteurs de M. Netanyahou comme un moyen de le tirer d’affaire dans Les enquêtes dont il fait l’objet.
Selon l’initiateur du projet de loi, David Amsalem, du parti Likoud de M. Netanyahou, cette loi ne vise qu’à protéger les droits et la réputation des suspects.
M. Netanyahou, 67 ans, ne cesse de dire qu’il « ne se passera rien parce qu’il ne s’est rien passé », et de dénoncer une tentative de « putsch » de la presse et de la gauche.