La Chambre pénale d’appel et de révision casse le jugement de première instance dans le procès de Tariq Ramadan, révèle la RTS. À ses yeux, l’islamologue a violé Brigitte dans un hôtel genevois en 2008 et il est condamné à 3 ans de prison dont un an ferme. Tariq Ramadan va recourir au Tribunal fédéral.
C’est un coup de tonnerre. Dans une décision très attendue, les juges genevois de deuxième instance condamnent Tariq Ramadan pour le viol il y a plus de quinze ans à Genève de celle que les médias surnomment Brigitte
Le procès en appel de l’islamologue s’est tenu du 27 au 29 mai 2024 et le verdict a été reçu ce mardi par les parties.
Le procès de première instance, lui, avait eu lieu un an plus tôt, en mai 2023. Tariq Ramadan avait alors été acquitté au bénéfice du doute par le Tribunal correctionnel de Genève. Pour Véronique Fontana, avocate de la victime, grâce à une nouvelle appréciation des preuves, ce doute a désormais été levé.
« Il y a eu une nouvelle appréciation des témoignages, des expertises et de nouvelles pièces qui ont été apportées », explique-t-elle dans l’émission Forum. « Et en fait, il n’y a pas de doute. Et lorsqu’il n’y a pas de doute, on condamne. »
Plusieurs témoignages concordants
Dans son communiqué, qui faisait suite à l’information révélée par la RTS, la Cour de justice précise que la Chambre pénale d’appel et de révision « a retenu que plusieurs témoignages, certificats, notes médicales et avis d’experts privés concordent avec les faits dénoncés par la plaignante ».
La Chambre pénale d’appel et de révision, dans son arrêt, qualifie la faute de Tariq Ramadan de « très grave ». L’islamologue a imposé à sa victime l’acte sexuel ainsi que d’autres actes d’ordre sexuel, « en agissant de manière brutale, violente ».
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Tariq Ramadan a bénéficié de la circonstance atténuante du temps écoulé. Sa santé chancelante, lui qui souffre de sclérose en plaques, a aussi été prise en considération par les juges. La peine de prison ferme a ainsi été réduite de six mois.
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Également invitée dans Forum, Yaël Hayat affirme que son client est déçu.
« Mais plus que ça, il y a une sorte d’indignation. C’est un innocent condamné », affirme l’avocate. « Le dossier contient de telles failles, de tels écueils, qu’il y a une seule lecture possible à ce stade : c’est que Tariq Ramadan a été condamné parce qu’il s’appelle Tariq Ramadan. C’est la condamnation d’un nom, mais pas la condamnation d’un acte », ajoute-t-elle.
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Procédure rouverte en France aussi
Yaël Hayat regrette quant à elle que certains éléments aient été écartés « au bénéfice d’une seule chose : la parole de la plaignante ».
« Sa parole a été érigée en preuve. C’est-à-dire que l’on a donné à cette seule parole une force probatoire absolue, en marge de tous les autres éléments du dossier qui venaient la contredire », dit-elle.
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La réaction de Tariq Ramadan sur lemanbleu.ch
« Je répète que je suis innocent. » Quelques heures après sa condamnation par la Cour d’appel, Tariq Ramadan rejette toute culpabilité dans l’affaire Brigitte et explique qu’il poursuivra la procédure devant le Tribunal fédéral « pour faire entendre raison ».
« Quand j’avais été acquitté (en première instance, NDLR.), j’avais demandé que l’on oublie mon nom et que l’on s’en tienne aux faits. Les faits sont clairs de ce point de vue. Ceux sur lesquels on s’arrête aujourd’hui, (…) relèvent de l’interprétation », déclare-t-il.