« Je pensais que ma venue et mon courrier, porteur d’une question qui me dépasse et qui concerne de nombreux catholiques, retiendraient son attention », écrit-il, jugeant que la sanction qui lui a été infligée est « injustifiée ».
Le prêtre franc-maçon français, qui avait fait cet été un pèlerinage à pied jusqu’à Rome dans l’espoir d’expliquer sa double appartenance, a exprimé jeudi sa déception de ne pas avoir été reçu par le pape. « Même s’il ne faut plus rêver d’une rencontre avec le pape François, ne suis-je pas en droit d’avoir une réponse ? », s’est interrogé, dans un courriel parvenu à l’AFP, le père Pascal Vésin, relevé de ses fonctions de curé en mai par l’évêque d’Annecy (Alpes françaises).
« Je pensais que ma venue et mon courrier, porteur d’une question qui me dépasse et qui concerne de nombreux catholiques, retiendraient son attention », écrit-il, jugeant que la sanction qui lui a été infligée est « injustifiée ». À l’agence I.Media spécialisée sur le Vatican, le père Vesin a reconnu avoir été brièvement reçu par un sous-secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, qui l’a traité « comme quantité négligeable », lui rappelant « l’incompatibilité » entre les principes de la foi et de la franc-maçonnerie.
Le 21 août, à l’issue d’un pèlerinage de 39 jours de Megève, dans les Alpes françaises, jusqu’au Vatican, le père Vesin était arrivé à Rome dans l’espoir que le Vatican comprenne ses raisons et que François lève la sanction. Prêtre depuis dix-sept ans, Pascal Vesin, 43 ans, curé de la paroisse Sainte-Anne d’Arly-Montjoie de Mégève, est adhérent actif du Grand Orient de France depuis treize ans. Attaché à l’Église et à son sacerdoce, il juge que la franc-maçonnerie a évolué, pose des questions intéressantes et n’est plus hostile à la religion comme il y a un siècle. En mai, le prêtre avait été démis de ses fonctions, interdit de célébrer et de communier, en raison de son « appartenance active » à une loge. Il reste prêtre « mais sans droit d’exercer », avait expliqué l’évêché, ajoutant que le peine pouvait être levée s’il quittait la franc-maçonnerie.
Son diocèse avait justifié la sanction romaine en expliquant que le prêtre avait opté, malgré les avertissements, pour la liberté absolue de conscience, revendiquant sa double appartenance.