J’ai regardé les funérailles de Chavez sur la chaine panaméricaine d’information hispanophone Telesur.
Puis j’ai mis France2 : l’énormité de la manipulation était à tomber par terre !
La journaleuse dépêchée de Washington, où elle est correspondante officielle, s’ingénia à mettre l’accent sur tout ce qui pouvait suggérer une similitude entre Chavez et les grands despotes du XX°siècle :
- le projet d’embaumement permettait de rapprocher Chavez de Lénine et Mao
- le million de personnes massé à l’extérieur, appelé indistinctement "les Chavistes", était assimilé à une foule manipulée par les mécanismes du "culte de la personalité". En echo au projet d’embaument, on montrait une femme brandissant une poupée à l’éffigie de Chavez
- concernant la cérémonie elle même, on glosa sur la présence de 3 personnages estampillés dictacteurs en Occident : Raul Castro (Cuba), Alexandre Loukachenko (Biélorussie) et Mahmoud Ahmadinejad (Iran).
Même si l’on admet sans nuances cette présentation caricaturale de ces 3 chefs d’Etat, on ne peut que remarquer le silence total sur la présence du prince héritier espagnol Philippe de Bourbon, et de gouvernants de pays pro occidentaux, du Chili au Mexique, en passant par le Panama, participant au rituel des "haies d’honnneur, sans oublier, la magnifique prière prononcée par le pasteur américain Jesse Jackson, du parti démocrate, d’habitude si cher à nos médias.
- la réplique de l’épée du Libertador Simon Bolivar, remise solennellement au défunt puis à sa famille, fut appelée "épée en or", sans autre précision. Le symbole de la continuité bolivarienne devenait ainsi outil de mégalomanie !
- pour enfoncer le clou, on interviewa un ancien diplomate vénézuélien, à l’abri des barbelés d’une villa des beaux quartiers, probablement ambassadeur à l’époque de la collaboration avec les Gringos : il nous parla de "démocratie dévoyée par le culte de la personalité"...
Mais cela ne suffisant pas, il fallait aussi montrer des lassés du Chavisme : quelques enfants gâtés de 20 ans à la terrasse d’un café, déploraient une absence de perspectives d’avenir, et comme ces gars là ne faisaient pas assez peuple, on a conclu avec une jeune fille au statut social non identifiable nous expliquant que n’ayant connu que Chavez comme président, elle n’avait plus envie de vivre "au pays de Chavez".
La journaleuse française aurait dû lui proposer de s’exiler en France, où, dit-on, le "Changement c’est Maintenant" !