Les autorités syriennes ont lancé un appel à la population civile du quartier de Bab Amr, à Homs, lui demandant d’évacuer ses foyers, alors que les combats se poursuivent avec les groupes armés, et que des renforts militaires auraient pénétré en ville dimanche.
Cet appel gouvernemental répond semble-t-il à une réclamation faite en ce sens lundi matin à l’AFP par des opposants. Les mêmes opposants ont précisé que les renforts militaires consisteraient en fantassins, sans appui de blindés. Des tirs d’armes lourdes continuent sur les positions des groupes activistes.
Lentement mais sûrement…
L’étau se resserre donc sur les bandes armées de Homs, sûrement mais lentement dans la mesure où, contrairement çà ce que nous serinent les médias français, le gouvernement syrien est soucieux de limiter au maximum les pertes civiles dans cette bataille pour l’expulsion du terrorisme islamo-étranger de Homs.
A Hama, les opposant communiquent à leurs porte-voix de l’AFP des nouvelles alarmistes selon lesquelles la grande ville est entièrement coupée du reste du monde. Ce parce que les abords de celle-ci sont contrôlés par des postes de l’armée : rien de nouveau sous le soleil, et rien qui empêche les communications entre Hama et le reste du pays.
En revanche, l’annonce de perquisitions et d’arrestations dans les quartiers nord de la ville est plausible, la ville abritant un certain nombre d’opposants radicaux, qui se sont plus particulièrement illustrés – par leur sauvagerie notamment – l’été dernier. L’AFP indique du reste que l’armée a porté un coup aux activistes locaux en lançant, la semaine dernière, une offensive contre cette partie nord de Hama, entourée de zones rurales, où s’étaient concentrés des groupes rebelles.
Pour les premières heures de la journée du lundi 20 février, l’agence Sana rend compte, pour Homs, d’un accrochage entre militaires et des insurgés qui utilisaient une ambulance : tous les occupants de l’ambulance ont été abattus, et 141 (!) kalachnikovs, des roquettes RPG, cinq mitrailleuses – ou pistolets-mitrailleurs – et des munitions ont été trouvés à bord.
Sana fait encore état d’un accrochage entre gardes-frontière et insurgés survenu près d’al-Salamyeh, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Hama : il a coûté la vie au lieutenant-colonel Yasser Kheder Abbas et le sergent Hassan Kharfane Pacha, ainsi qu’à plusieurs activistes.
D’autre part on signale l’enlèvement d’un lieutenant de l’armée, Hammam Terki Ramadan, dans la banlieue de Deir Ezzor, dans l’est du pays, alors qu’il circulait à bord de son véhicule particulier.
A l’extrémité sud du pays, l’armée syrienne semble avoir repris le contrôle des quartiers « problématiques » de Deraa.
Comme on le voit, les combats quotidiens contre les groupes armés ASL/salafistes continuent d’avoir un prix, et la litanie des obsèques militaires se poursuit, jour après jour : ce 20 février ont eu lieu, à partir de quatre hôpitaux militaires à Damas, Lattaquié et Harasta, les funérailles de douze militaires, tombés ces dernières 48 heures à Homs et Deraa : un capitaine, trois adjudants-chefs, deux caporaux, cinq conscrits. Douze « martyrs » qui allongent une liste déjà longue de plus de 2 000 noms.