Deux journalistes occidentaux - un Français et une Américaine - ont été tués mercredi dans un violent pilonnage de la ville rebelle de Homs en Syrie. Désormais, le principal groupe d’opposition syrien n’exclut plus une éventuelle intervention militaire pour faire cesser la répression.
Les deux journalistes tués au 19e jour de bombardements sur Homs par les forces du régime sont l’Américaine Marie Colvin, grande reportrice pour l’hebdomadaire britannique "Sunday Times", et le Français Rémi Ochlik, photographe à l’agence IP3 Press.
Ils ont péri dans le pilonnage du quartier de Baba Amr, qui a touché un appartement transformé en "centre de presse" par les journalistes entrés clandestinement dans la ville, ont précisé des militants anti-régime. Le fait de savoir si le bâtiment a été délibérément pris pour cible n’était pas connu dans l’immédiat. Plusieurs autres journalistes étrangers ont été grièvement blessés.
Condamnations unanimes
La France a aussitôt réclamé "un accès sécurisé et médicalisé pour porter secours aux victimes avec le soutien du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)" et a convoqué l’ambassadrice de Syrie à Paris. Elle a aussi demandé le soutien du CICR pour faire évacuer les journalistes tués et blessés mercredi à Homs.
Pour Nicolas Sarkozy, le décès des journalistes "montre que maintenant ça suffit, ce régime doit partir". Et les Etats-Unis ont dénoncé la "brutalité" du régime. La Russie, alliée de Damas, s’est elle aussi dite "très préoccupée" par le décès des deux journalistes qu’elle "condamne fermement".
Mais les autorités syriennes ont dit "ne pas être au courant" de la présence dans le pays des journalistes tués. Damas restreint drastiquement les mouvements des journalistes dans le pays.
Au moins treize civils syriens ont également été tués mercredi à Baba Amr, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), selon qui le bilan des violences dans le pays s’élève désormais à 7600 tués, en grande majorité des civils, en un peu plus de onze mois.