L‘AFP titre ce samedi sur l’échec de la trêve, mais elle le fait, comme à son habitude, sous le couvert de l’ASL, relayant prioritairement et pieusement les déclarations d’un colonel rebelle, un certain Abdel Jabbar Oqaidi, « chef du conseil militaire rebelle d’Alep », pour qui c’est bien évidemment le gouvernement qui a violé la trêve.
Alors que même l’AFP est bien obligée de rendre compte des attentats attentats à la voiture piégée qui ont tué vendredi, à Damas et à Deraa, au moins 47 civils et en ont blessé des dizaines d’autres, plusieurs enfants figurant au nombre de ces premières victimes civiles de la « trêve » de l’Aïd al-Adha.
Et aussi de citer le communiqué gouvernemental accusant les rebelles d’avoir attaqué des positions militaires en plusieurs points du pays, notamment Douma, Deraa, Homs et.Deir Ezzor. Accusations en partie corroborées – une fois n’est pas coutume – par l’OSDH qui dit que 11 soldats ont été blessés vendredi à Deraa dans une attaque à la voiture piégée contre un point de contrôle.
Et plus tôt, l’OSDH avait reconnu que l’armée avait riposté à des attaques rebelles contre la base de Wadi Deif à Maarat al-Numan, dans la matinée de vendredi.
Bref, la trêve est morte-née, et tuée par la rébellion, extrémiste et atomisée entre bandes et tendances.
La Russie désigne les responsables et les Tartuffe
La Russie a pris immédiatement acte de ces violations manifestes et identifiées de la trêve et demandé que l’attentat de vendredi dans le quartier de Daf Shawk (sud de Damas) soit clairement condamné par le Conseil de sécurité. Mais le texte russe, qui prévoyait aussi des condoléances aux familles des victimes de l’attentat a été rejeté.
Dans des conditions qui valent d’être précisées : un seul pays s’est opposé à l’initiative russe, ce qui suffisait au rejet de celle-ci, l’unanimité étant requise. Quel est le « coupable » ? On ne sait pas mais les regards se tournent intuitivement – et instinctivement – vers Washington.
En tout cas, le vice-ministre russe des affaires étrangères Guennadi Gatilov a clairement fixé les responsabilités – et les mauvaises volontés -, tant en Syrie qu’à l’ONU : « Les pays occidentaux ont bloqué une résolution au Conseil de sécurité condamnant l’attentat de Damas, tandis que l’opposition a fait échouer la trêve. Son intention de poursuivre les violences ne fait aucun doute ».
Si Gatilov l’écrit sur Twitter, il l’écrit sous l’autorité de Poutine et Lavrov. Et si la Russie fait cete analyse, la Chine, l’Inde, l’Iran, le Brésil et nombre de non alignés la partagent plus ou moins ouvertement. D’un mal surgit toujours un bien : le fanatisme et l’inhumanité de l’insurrection syrienne ressortent de façon évidente à l’occasion de cette soi-disant trêve religieuse.