Le procès au cours duquel Daniel Legrand devra répondre des actes qu’on le soupçonne d’avoir commis lorsqu’il était mineur interviendra en mai 2015.
Aujourd’hui, on va revenir sur les conditions pour le moins originales dans lesquelles se sont déroulés les deux procès précédents, en première instance et en appel. Des procès dont l’issue a été quatre condamnations et 12 enfants reconnus comme victimes, ainsi qu’un battage médiatique sans précédent de la part des 13 acquittés.
Je ne vais pas revenir sur l’instruction du juge Burgaud, qui a été menée honnêtement malgré un manque flagrant de temps et de moyens, pour qu’on se concentre sur le déroulement des deux procès, en première instance et en appel.
Car, on se demande comment, dans un état de droit, on peut laisser autant d’aberrations se produire dans une affaire aussi grave. Tentons de reprendre l’essentiel de ces couacs par ordre chronologique.
Le procès de Saint-Omer (mai-juin 2004)
Les 18 enfants présents au procès en première instance, à Saint-Omer, étaient défendus par deux avocats seulement, payés par le Conseil général. Il y avait aussi deux avocats payés par des associations, alors qu’en face, les 17 accusés étaient défendus par 19 avocats, dont quelques-un bien connus du monde médiatique, comme Éric Dupont-Moretti, qui défendait celle qu’on a appelée « la boulangère » ; Hubert Delarue, qui défendait Alain Marécaux ; Franck Berton, qui défendait Mme Marécaux ; ou encore Blandine Lejeune, qui défendait le curé Dominique Wiel... Pour le nouveau procès de Daniel Legrand, il a été question de 10 avocats, dont les trois premiers que je viens de citer. Georges Fenech [1], ex-président de la Miviludes, s’est aussi annoncé comme défenseur de l’accusé.