Il y a déjà près de dix ans, dans un livre magistral(2), Hubert Védrine avait parfaitement résumé l’interprétation médiatique dominante, en Occident, des événements tragiques survenus dans les Balkans au cours de la décennie 90. « Par une sorte de fascination mimétique pour la guerre du Golfe, conflit simple s’il en est - l’invasion du Koweit par L’Irak -, écrivait-il, la tragédie yougoslave sera décrite pendant des années, par la majorité des médias occidentaux, comme une invasion de la Croatie et de la Bosnie par la Serbie.
Résumons cette thèse : un régime et un peuple haïssables, communistes et nationalistes, ont envahi deux pays voisins ; il faut les en chasser ; on peut le faire sans risque comme la guerre du Golfe l’a démontré. Tout autre point de vue est pro-serbe. CQFD. Cette vision n’a qu’un rapport lointain avec les faits, mais elle persistera, sous-jacente à toutes les campagnes menées contre la politique française vis-à-vis de l’ex-Yougoslavie ». Analysant les raisons de cette lecture mythique du conflit, l’ancien conseiller diplomatique de François Mitterrand invoquait « l’anticommunisme anti-serbe, un certain esprit libertaire, à la fois quarante-huitard et soixante-huitard, favorable par principe à la libération des peuples (mais de certains peuples plus que d’autres) et indifférent à ses conséquences, une influence allemande qu’on a déjà vu s’exercer dans les médias au moment de la réunification, et il soulignait « le phénomène très français des intellectuels qui a donné à ce mouvement d’opinion dans notre pays une coloration particulière ».
Le mythe de l’invasion serbe
Ce mythe de l’invasion serbe de la Croatie et de la Bosnie sera, quelques années plus tard, étendu au Kosovo par des pseudo-experts que les médias français présenteront habilement comme des « spécialistes des Balkans ». L’un des plus connus d’entre eux prétendra ainsi que « le Kosovo jouissait aux termes de la Constitution et dans les faits, des mêmes prérogatives que les républiques. Il aurait donc dû obtenir le passage à l’indépendance dans les mêmes conditions. Il ne dépendait que de la fédération. Celle-ci
disparaissant, l’indépendance lui aurait été naturellement acquise. Mais il n’en fut pas ainsi parce que tous les droits constitutionnels dont il jouissait lui ont été retirés par un coup de force policier et militaire dès 1989, et il s’est trouvé intégré (ou selon la terminologie serbe « réintégré ») au sein d’un autre membre de la fédération, la Serbie. Cette annexion est tout à fait comparable à celle du Koweit par l’Irak l’année suivante(3) ». Les médias évoqueront alors la résistance prétendument pacifique d’un soi-disant « peuple interdit(4) » soumis à une politique d’« apartheid » qui, en réalité, n’existait pas(5).
Manipulation des esprits
La création de telles légendes médiatiques n’a été rendue possible, et n’a pu fonctionner aussi longtemps que grâce à l’instauration d’un état d’esprit très particulier dans l’opinion, conduisant les individus à abandonner progressivement - et à leur insu - toute forme d’esprit critique. « Car l’important dans la manipulation, explique Stanko Cerovic, c’est de faire durer l’information qui doit créer un certain état d’esprit, il faut que le choc se répète jusqu’à ce qu’il suscite cette sorte de fièvre émotionnelle qui amène les gens à s’enfermer dans l’autisme. Une fois cela obtenu, la vérité ne peut plus pénétrer dans les cerveaux, on peut alors publier des « informations objectives » mais toujours fragmentaires. Ce sont de petits détails qui ne perturbent pas l’image générale, mais donnent l’impression qu’il ne s’agit pas de propagande(6) ».
Puisant son inspiration dans les colonnes du journal Le Monde, le chapitre consacré à la « tragédie des Albanais du Kosovo » dans un ouvrage collectif(7) illustre à merveille les ressorts de cette manipulation des esprits. « L’exode puis la déportation des Albanais du Kosovo sont le résultat d’un projet longuement pensé et préparé par la direction serbe pour renverser la situation démographique dans la province, peut-on y lire, une preuve (sic) supplémentaire en a été fournie, début avril 1999 par la ministre allemand des affaires étrangères Joschka Fischer qui a reçu des autorités d’un pays voisin la copie d’un plan du gouvernement de Belgrade détaillant la planification d’une politique de déportation massive de la population kosovare. Il était difficile, malgré le précédent bosniaque, de concevoir qu’à la fin du XXe siècle il se trouverait un dirigeant européen assez cynique et déterminé pour appliquer avec des moyens modernes un plan datant de 1937. A cette époque, Vasa Cubrilovic, un académicien serbe, avait théorisé l’expulsion des Arnaoutes (Albanais) du Kosovo vers la Turquie. Ce plan machiavélique reprend ces idées avec une brutalité incommensurable ». On sait pertinemment aujourd’hui que ce soi-disant « plan machiavélique » n’était en réalité qu’un faux fabriqué par les services secrets d’un pays balkanique désireux de se rapprocher de l’OTAN, pour le compte du gouvernement allemand(8). Quant au fameux « plan » de Vasa Cubrilovic - qui fut l’un des organisateurs de l’attentat de Sarajevo en 1914 et qui reprochait aux dirigeants serbes de son époque « de chercher à résoudre les grands problèmes ethniques au moyen de méthodes occidentales » -, il n’est jamais entré dans aucun programme d’Etat ni de parti politique en Serbie. En dépit de cette évidence, certains faux historiens (mais véritables propagandistes) persistent à vouloir en faire un document-clef sur la nature de la politique serbe au Kosovo(9).
L’instrumentalisation du fameux Mémorandum de l’Académie serbe des sciences et des arts (SANU) - un document alarmiste datant de 1986, publié à l’époque contre la volonté des ses auteurs, et présenté, au cours de la dernière décennie, comme un programme d’expansion grand-serbe justifiant « scientifiquement » la pratique du nettoyage ethnique - relève de la même logique manipulatrice(10). A cet égard, il est significatif de remarquer que les médias n’auront prêté aucune attention à la parution en 1998 d’un texte (tout à fait officiel celui-là) de l’Académie des sciences d’Albanie, intitulé « Plate-forme pour la solution de la question nationale albanaise », qui concluait que « l’aspiration légitime de tous les Albanais est celle de l’unification de tous les espaces ethniques en un seul Etat national ». Une « aspiration » que l’UCK tentera d’imposer, par la violence, au Kosovo puis en Macédoine. « Je suis étonné que l’opinion publique occidentale jadis si sensible au mémorandum de l’Académie serbe n’ait pas du tout réagi à cette plate-forme albanaise » constatait amèrement l’écrivain macédonien Ante Popovski(11).
Le mythe de Milosevic
Un aspect essentiel de la mystification de l’opinion occidentale dans l’affaire yougoslave est l’extraordinaire mythe médiatique construit et soigneusement entretenu autour de la personnalité de Slobodan Milosevic, à tel point que le politologue Aleksa Djilas a pu déclarer en 1999 à un magazine autrichien : « J’ai été un critique acéré de Slobodan Milosevic depuis que j’ai entendu parler de lui pour la première fois en 1984, lorsqu’il n’était qu’un dogmatique secrétaire du parti à Belgrade, mais en Occident il est tellement démonisé, que la plupart du temps, je ne peux presque pas le reconnaitre ». Pendant des années, le dirigeant serbo-yougoslave sera systématiquement dépeint sous les traits d’un monstre de cynisme assoiffé de pouvoir, alors que sa sympathie initiale pour le sort des Serbes du Kosovo - qui s’estimaient maltraités par la nomenklatura albanaise alors au pouvoir dans la province, et même menacés à terme de disparition - était en réalité sincère(12). Car le phénomène de diabolisation de Milosevic, bien qu’ayant atteint son apogée lors de la guerre du Kosovo de 1999, remonte à une époque bien antérieure à cette période. Il trouve son origine à la fin des années 80 lorsque dans un contexte d’effondrement général du système communiste à l’Est, Milosevic est parvenu à consolider son pouvoir, en permettant à la Serbie morcelée depuis 1974 de recouvrer une souveraineté effective sur ses provinces autonomes de Vojvodina et du Kosovo. Il n’est pas dans notre intention de disimuler les aspects les plus troubles du régime de Milosevic (notamment les liens occultes qu’il a pu entretenir avec les milices paramilitaires d’Arkan et de Seselj), mais de mettre en lumière la construction médiatique par laquelle un homme de pouvoir autoritaire - mais pragmatique et initialement plutôt bien disposé à l’égard de l’Occident - a pu apparaître aussi longtemps comme l’archétype du dictateur anti-occidental(13).
Considéré d’emblée par les médias comme le principal - sinon l’unique - fauteur de guerre dans les Balkans, Milosevic sera présenté comme « le dernier dinosaure, l’unique survivant de l’ère communiste sur le vieux continent(14) ». Un « terne apparatchik » qui se serait soudain métamorphosé au milieu des années 80 en héraut du nationalisme serbe, agressif et xénophobe, pour accéder, puis se perpétuer au sommet du pouvoir. Les médias prétendront ainsi qu’il avait secrètement approuvé le contenu du Mémorandum SANU, avant de s’en inspirer ouvertement pour mener sa politique criminelle de « Grande Serbie ». Si on en croit Le Monde, ce serait lors d’une visite au Kosovo le 24 avril 1987, que Milosevic aurait montré son vrai visage. Pourtant, ce jour là, il condamnait le nationalisme ethnique en des termes on ne peut plus clairs : « L’attitude qui consiste à revendiquer un Kosovo ethniquement pur, économiquement et politiquement autonome et isolé, est non seulement idéologiquement, politiquement, ethniquement impossible mais encore contraire aux intérêts du peuple albanais lui-même. (...) Cette partie-ci du peuple albanais tend vers l’Europe, vers une société moderne et il ne faut pas la freiner sur cette voie. Nationalisme signifie toujours isolement vis à vis des autres, enfermement dans des cadres restreints ce qui entraine un retard dans le développement. Tout peuple, toute ethnie qui s’enferme dans le nationalisme manifeste un comportement irresponsable envers son propre devenir. C’est pourquoi nous, communistes, devons entreprendre tout ce qui pourra mener à l’élimination des conséquences du comportement nationaliste et séparatiste tant au Kosovo que dans les autres régions du pays(15) ». Son célèbre discours du 28 juin 1989 prononcé à l’occasion du sixième centenaire de la bataille du Champ des merles (qui marqua une étape décisive dans la pénétration ottomane dans les Balkans), sera qualifié - la plupart du temps par des commentateurs qui ne l’avaient pas lu - de « haineux(16) », « ultra-nationaliste(17) », « très violent(18) ». En réalité, le passage du discours généralement considéré comme le plus « violent » est le suivant : « Voilà déjà six siècles que l’héroïsme de nos ancêtres inspire notre créativité, alimentant notre orgueil et nous interdisant d’oublier que nous fûmes jadis une grande armée, courageuse et fière, une des rares qui soient restées invaincues dans la défaite. Aujourd’hui, six siècles plus tard, nous sommes de nouveau plongés dans des batailles, et confrontés à des luttes à venir. Ce ne sont plus des batailles armées, bien que celles-ci ne soient pas encore exclues. Mais de quelque nature qu’elles soient, ces batailles ne sauraient être gagnées sans détermination, courage ni esprit de sacrifice, sans ces vertus qui furent jadis présentes sur le champ du Kosovo(19) ». Dans le même discours, Milosevic revendiquait une fois encore le caractère plurinational de la Yougoslavie : « la Yougoslavie est une communauté pluri-nationale et elle ne peut subsister que moyennant une égalité totale de toutes les nations qui y cohabitent. Cela, nos ennemis, qu’ils soient intérieurs ou extérieurs, le savent bien, et ils axent en général toute leur activité subversive sur l’approfondissement des conflits interethniques(20) ».
Il est intéressant de constater qu’à partir de 1992, Milosevic eut beau soutenir quasiment tous les plans de paix de la « communauté internationale » en Croatie et en Bosnie : plan Vance (1992), plan Vance-Owen (1993), plan du « groupe de contact » (1994), se heurtant à l’intransigeance des dirigeants croato-serbes (Milan Babic) et bosno-serbes (Radovan Karadzic), allant même jusqu’à imposer, à partir de 1994, un embargo à la République serbe de Bosnie pour la faire plier, rien n’y fit. Aux yeux des médias occidentaux, il demeurera toujours la figure emblématique, et honnie, du « national-communisme » à abattre ! C’est pourtant grâce à d’importantes concessions de sa part (notamment la rétrocession de l’intégralité des quartiers de Sarajevo sous contrôle serbe), - concessions qui lui seront violemment reprochées par les Serbes de Bosnie et par l’extrême-droite serbe (le leader national-populiste Vojislav Seselj estimera ainsi que « la plus grande trahison de toute l’histoire du peuple serbe a été commise à Dayton(21) ») que les négociations de Dayton qui mirent fin à la guerre en Croatie et en Bosnie, purent aboutir, comme le reconnut d’ailleurs le négociateur américain Richard Holbrooke(22). Mais ce genre de « détails », ainsi que les graves dissensions entre Milosevic et les dirigeants politiques bosno-serbes et croato-serbes, qui étaient loin d’être de simples « marionnettes » de sa politique comme on l’a souvent prétendu, furent largement passés sous silence, car ils s’accordaient mal avec cette grille de lecture volontairement simplificatrice, consistant à tout faire retomber sur une seule tête brûlée. Dans Le Monde, Daniel Vernet prétendra ainsi qu’« obligé de battre en retraite à Sarajevo, Slobodan Milosevic semble préparer sa réintégration dans la communauté internationale. Mais c’est pour mieux lancer sa quatrième campagne destinée à purifier la terre sacrée des Serbes de ses derniers infidèles : les Albanais du Kosovo(23) ». Quelques mois plus tard, le même Daniel Vernet reconnaitra qu’« au-delà de toutes les belles déclarations humanitaires la guerre du Kosovo et le soutien apporté à l’UCK kosovare ont été le moyen d’empêcher Milosevic de poursuivre son rêve fou de Grande Serbie. La stabilité des Balkans et, en dernière analyse, la réintégration de la Serbie dans l’ensemble européen passaient par l’élimination d’un des derniers nationaux-bolcheviks du continent(24). Cependant, c’était oublier un peu vite que ce « national-bolchevik » était considéré à la fin des années 80 comme l’un des interlocuteurs les plus coopératifs du Fonds monétaireinternational (c’est à dire, indirectement, des gouvernements occidentaux(25)), et que c’est encore par cette volonté d’obtenir la compréhension - sinon le soutien - de l’Occident qu’il faut interpréter en 1992 la désignation, par Milosevic, au poste de Premier ministre de la nouvelle République fédérale de Yougoslavie, de l’homme d’affaires serbo-américain Milan Panic, revenu à Belgrade pour l’occasion.
Pendant dix ans, les médias occidentaux auront donc réussi le tour de force de faire passer le régime de Slobodan Milosevic pour une effrayante dictature national-communiste qui aurait entrepris de démembrer et ruiner la Yougoslavie, alors qu’il était certainement - en dépit de ses travers - le régime le plus démocratique que la Serbie ait connu de toute son histoire ! Dans le même temps, la situation économique catastrophique (énorme dette) léguée par la régime titiste, ainsi que la Constitution, non-démocratique et incohérente, de 1974 qui entravait le développement économique et politique de la Serbie, c’est à dire les véritables causes de l’éclatement de la Yougoslavie, étaient quasiment passées sous silence.
La nouvelle Eglise de l’Occident
Par les multiples légendes auxquelles elle a donné naissance, la guerre dans les Balkans aura été particulièrement révélatrice de l’extraordinaire capacité de la machine médiatique à fabriquer des mythes et à créer des illusions. Selon certains philosophes(26), les médias détiendraient à l’heure actuelle un pouvoir d’encadrement spirituel de la population tout à fait comparable à celui qu’exerçait jadis le pouvoir ecclésiastique sous l’absolutisme, diabolisant les « ennemis de l’Occident », manipulant et instrumentalisant le discours sur les droits de l’homme et la démocratie comme leurs prédécesseurs le faisaient avec les récits mythiques des religions révélées. Comme le note fort jutement Eric Remacle : « En s’inscrivant dans cette philosophie de l’Histoire où la démocratie et les droits de l’homme représentent une « idée » qu’imposent des Etats incarnant à priori le Bien, les Occidentaux renouent au fond avec un universalisme qui n’est guère nouveau(27) ». Pour légitimer ces nouvelles formes prises par l’impérialisme occidental, les médias disposent de moyens quasiment illimités, de la technologie la plus évoluée, de méthodes de persuasion éprouvées. A cet égard, aucune Eglise ne saurait se comparer à cette nouvelle « Eglise » de l’Occident, et aucune religion à cette « religion » des droits de l’homme et de la démocratie dont les intellectuels médiatiques tiennent le sacerdoce. Comme l’écrit l’ancien dissident soviétique Alexandre Zinoviev, les médias constituent désormais « le mécanisme supérieurement organisé et rodé de la supra-idéologie occidentiste(28) ».
Marc-Antoine Coppo est universitaire, il a écrit plusieurs articles sur les médias, en relation avec les événements de Yougoslavie, notamment dans Bastille-République-Nations et Le Monde diplomatique. Il est co-auteur de La manipulation à la française, Economica, 2003, dont ce texte est extrait.
Notes : (2) Les mondes de François Mitterrand, Fayard, Paris, 1996. (3) Cf. Paul Garde, « Kosovo : missile intelligent et chausse-pied », Politique internationale, été 1999. (4) Cf. « Résistance sans armes du peuple interdit », Manière de voir 45, mai-juin 1999. (5) Sur ce mensonge de l’apartheid, cf. Jurgen Elsässer, La RFA dans la guerre au Kosovo. Chronique d’une manipulation. L’Harmattan, 2002, p. 229-230. (6) Cf. Stanko Cerovic, Dans les griffes des humanistes, Climats, Castelnau-le-Lez, 2001, p. 240. (7) Kosovo : le piège, sous la direction de Christophe Chiclet et Bernard Ravenel, L’Harmattan, 2000. (8) Cf. Jurgen Elsasser, op. cité. (9) Sur le travail de ces faux historiens, voir le commentaire de l’historien Dusan T. Batakovic, dans « Le nettoyage ethnique ? »,http://www.rastko.org.yu/istorija/b... (10) Pour une bonne analyse de l’utilisation médiatique du Mémorandum, voir Alice Krieg-Planque, Purification ethnique, une formule et son histoire, CNRS éditions, 2003. (11) Cf. « Le lit de Procuste », entretien avec Ante Popovski dans Kosovo : le piège , op. cité. (12) Cf. Aleksa Djilas, « A profile of Slobodan Milosevic », Foreign Affairs 72, 1993. (13) Pour une analyse des vraies responsabilités de Milosevic (loin des mythes), cf. Diana Johnstone, Fools’ Crusade : Yugoslavia, Nato and Western Delusions. Pluto Press, London, 2002. Traduction française à paraître en 2004. (14) Cf. « Slobodan Milosevic, un ambitieux gagné par l’ivresse nationale », Le Monde du 2 avril 1999. (15) Slobodan Milosevic, Les années décisives, L’Age d’Homme, Lausanne 1990, p. 117. (16) Ignacio Ramonet, « Kosovo », Le Monde diplomatique, février 1999. (17) Chronologie parue dans Le Monde du 12 février 2002. (18) Philippe Meyer, L’Esprit public, France-Culture, 1er juillet 2001 (19) Slobodan Milosevic, op. cité, p. 314. (20) Ibid., p. 312. (21) Interview dans Vreme, 27 novembre 1995. (22) Cf. Richard Holbrooke, To end a war, Random House, New York, 1998. (23) Cf. « Quatre guerres pour purifier la terre sacrée », Le Monde, 8-9 octobre 2000. On remarquera que l’ex-Président yougoslave se voit ici attribuer un mysticisme national-religieux (terre sacrée, infidèles) qui lui était totalement étranger ! (24) Cf. « Kosovo-Macédoine, retour à la realpolitik », Le Monde du 27 mars 2001. (25) Cf. Susan Woodward, Balkans tragedy. Chaos and dissolution after the cold war, The Brookings institution, Washington, 1995, p. 106-107. (26) Cf. notamment Régis Debray, L’Emprise, Gallimard, Paris, 2000. (27) Cf. Eric Remacle, « La guerre comme instrument de l’imperium démocratique », in Les Etats-Unis s’en vont-ils en guerre ?, sous la direction de Paul-Marie de La Gorce, Complexe, Bruxelles, 2000. (28) Cf. Alexandre Zinoviev, La grande rupture, L’Age d’Homme, Lausanne, 1999.