Mesdames et messieurs,
Permettez-moi tout d’abord, en exergue à mon propos du jour, de vous vous remercier de m’avoir invité pour clôturer les travaux de la première Université d’été d’Egalité et Réconciliation.
J’ai toujours été favorable à la création de structures de réflexion indépendantes, ayant conscience qu’elles peuvent difficilement prospérer dans le cadre très étroit des partis politiques.
Ceux-ci ont en effet, par nature, le nez dans le guidon des échéances électorales, fondamentales pour mesurer leur influence ou permettre leur financement. A ce titre, les formations n’ont le plus souvent ni le temps ni les moyens de se consacrer à l’analyse de fond. De surcroît, celle-ci suppose une certaine indépendance d’esprit et de moyens, qui, il faut bien le dire, ne colle pas nécessairement aux règles du fonctionnement partisan.
Je tiens donc à féliciter l’ensemble des intervenants à cette université, ainsi que les maîtres d’œuvre d’Egalité et Réconciliation, cet institut d’avant-garde crée et animé par Alain Soral. Vous avez engagé, je le sais, une réflexion très large sur les problèmes politiques du temps présent, et notamment sur les moyens de résoudre les difficultés humaines et relationnelles qui naissent de l’immigration incontrôlée en France et en Europe.
Ce travail est plus que nécessaire, aussi bien pour contribuer à l’action des partis politiques, au premier rang desquels figure le Front National, mais aussi pour permettre au citoyen de bien comprendre les problèmes qui se posent, aujourd’hui, à la communauté nationale.
Je voudrais d’ailleurs, en hommage à votre démarche, vous livrer aujourd’hui une réflexion d’ensemble sur l’actualité du modèle national à l’époque contemporaine.
Trente cinq ans après nous, en effet, tous les analystes, philosophes, sociologues, historiens, éditorialistes, universitaires et hommes politiques de tous bords ont fini par se pencher sur le phénomène d’identification nationale chez l’homme, autrement qu’en le stigmatisant comme " réactionnaire ", " rétrograde " ou " fasciste ".
Qui ne se souvient de la brusque conversion d’un Villiers au Combat pour les valeurs, au début de la décennie 90, lui qui jusque là s’était surtout illustré dans un carriérisme effréné dans la bande à Léo ?
Qui ne se souvient de la brusque inflexion patriotique d’un Chevènement, ancien chef de la gauche du PS ?
Qui a oublié les écrits de Max Gallo ou de Paul-Marie Couteaux ?
Les conversions intellectuelles au " nationisme "- vous me permettrez ce néologisme - sont parfois surprenantes, comme c’est le cas pour Régis Debray.
Tous, qu’ils l’admettent du bout des lèvres ou s’en félicitent chaudement, reconnaissent désormais la prégnance du fait national dans l’histoire de France, de l’Europe ou même du monde.
Jadis stigmatisée comme fautrice de guerre, hier encore considérée comme ringarde ou dépassée, la nation est désormais analysée comme le fait principal autour duquel se structurent les organisations humaines les plus solides, les plus durables, les plus efficaces.
I- Beaucoup avaient oublié, particulièrement dans les milieux intellectuels occidentaux où l’on préféra longtemps cultiver diverses utopies révolutionnaires sanguinaires, que la nation est la principale voie d’accès aux grandes libertés politiques auxquelles aspirent, depuis bien longtemps, les hommes et les peuples.
C’est dans le cadre national que se sont épanouies les libertés individuelles, comme dans l’Angleterre du XVIIème siècle, après le Bill of Rights et le renversement de Jacques II par Guillaume d’Orange.
De la même façon, à notre époque, la consécration, dans les anciens pays de l’est, des principes du marché, de l’individu, de la démocratie, n’a été possible que dans le cadre national historique des peuples libérés du communisme.
C’est d’ailleurs tout à fait logique.
La démocratie nait et ne peut naitre que dans la nation, parce que, pour accepter durablement les règles du pluralisme ou de l’alternance, il faut partager avec les adversaires politiques des références fondamentales, culturelles, historiques ou linguistiques qui transcendent les clivages électoraux. Faute de quoi, il est bien évident que nul n’accepterait la loi d’une majorité avec laquelle il n’a rien de commun.
D’un point de vue philosophico-juridique, c’est dans le cadre de la souveraineté nationale que, dans les pays démocratiques, chaque individu détient une parcelle du pouvoir. Dans l’ordre politique occidental, l’autorité légale vient de la nation, instituée en principe essentiel de légitimité du pouvoir.
Vous le voyez bien, mesdames et messieurs, c’est un fait démontré par l’histoire et consacré par le droit : l’accession aux libertés, qu’il s’agisse de droits individuels ou collectifs, présuppose la reconnaissance du fait national.
Par ailleurs, si l’on veut bien considérer que toute l’histoire de l’humanité est rythmée par l’opposition entre les nations et les empires, l’époque contemporaine offre une nouvelle preuve éclatante du triomphe des nations.
La deuxième partie du XXème siècle a été marquée, en effet, par l’effondrement des empires sous les coups de boutoir des peuples.
Ce fut d’abord, il y a soixante ans, l’effondrement des empires coloniaux français et anglais. Dans des circonstances parfois dramatiques, les peuples colonisés ont voulu emprunter une voie nationale de développement. Bâclée et hâtive, la décolonisation fut, hélas pour certains d’entre eux, un véritable chemin de croix.
Plus près de nous encore, l’effondrement des empires communistes d’occident, qu’ils soient soviétiques ou yougoslaves, illustre également la force du sentiment national dans l’histoire.
N’oublions pas que c’est la révolte dans les pays baltes, en Hongrie, en Pologne, en Tchécoslovaquie, puis celle des peuples d’Asie Centrale qui a porté un coup fatal à l’URSS.
Entre 1989 et 1991, une vérité a éclaté : le peuple soviétique n’existait pas. En revanche, les peuples lettons, lithuaniens, estoniens, russes, azéris, turkmènes ou kirghize, ont affirmé leur prégnance historique, parce que le sentiment d’appartenance nationale vivait puissamment dans le cœur des hommes de ces pays.
Là encore, l’idée que l’on pouvait imposer, par la force ou par la propagande de masse, une construction supranationale ou multinationale artificielle s’est effondrée comme un château de cartes.
Oui, mesdames et messieurs, l’aspiration nationale est, sans conteste, l’aspiration la plus forte du temps présent.
Dès lors, les choix de la plupart des pays de l’Europe de l’Ouest depuis 20 ans sont absolument incompréhensibles : alors même que les enseignements de l’histoire la plus récente sont on ne peut plus clairs, alors même que nous avons sous les yeux tant de peuples encore en lutte pour leur indépendance, nous n’hésitons pas, quant à nous, à sacrifier, d’un trait de plume au bas d’un traité, ce que nos ancêtres ont conquis dans la sueur et le sang, notre bien collectif le plus cher, l’indépendance et la liberté !
L’Europe supranationale, cette Europe qui a dépossédé les Etats-nations de leurs prérogatives essentielles, connaitra pourtant, de toute évidence, le même destin que les utopies impériales précédentes ; elle s’effondrera, victime de l’ambition démesurée de construire, ex nihilo, un peuple européen sur les ruines des vieilles nations.
C’est dans cette direction pourtant que le nouveau Président de la République, Nicolas Sarkozy, entend poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs, en violant littéralement le vote souverain du peuple contre la Constitution européenne en juin 2005, par le biais d’un mini-traité, qui de l’aveu même de Giscard, conserve la substance de la Constitution européenne et ne vise qu’à " effacer sa mauvaise image ", " pour en faciliter l’approbation ".
Or cette constitution scelle une conception fédérale de l’Europe, dans laquelle les nations n’ont plus aucun pouvoir, et dans laquelle le sentiment national est nié.
Nicolas Sarkozy commet donc la même erreur que toute la classe politique française depuis au moins 50 ans : celle qui consiste à penser que le fait national est dépassé, inutile ou dangereux.
II- C’est d’ailleurs là un penchant récurrent des élites occidentales, et seulement des élites occidentales.
Partout ailleurs dans le monde en effet, les nations constituées en Etat veillent jalousement au respect de leurs frontières, encouragent le culte populaire des vertus nationales, conçus comme autant d’instrument de protection de la sécurité et la prospérité de leur peuple.
Partout, aux Etats-Unis, au Japon, en Corée du Sud, en Afrique du Sud ou en Australie, en Colombie ou en Russie, les conditions d’entrée dans le pays, pour des séjours temporaires ou de longue durée, sont drastiques. La pénétration commerciale des entreprises étrangères sur le marché domestique est limitée, par des droits de douane, voire par des normes sanitaires, techniques et environnementales, parce qu’il s’agit toujours, pour les Etats, de défendre leurs entreprises nationales, c’est-à-dire l’emploi national, c’est-à-dire le savoir faire national, c’est-à-dire les revenus nationaux.
En dehors des pays du noyau dur de l’Union Européenne, aucun autre Etat, aucun autre espace politique dans le monde n’a accepté la suppression généralisée de ses frontières physiques, commerciales et internationales.
Oui, nous sommes les seuls à l’avoir fait, ce qui à l’époque d’une mondialisation migratoire sans précédent, à l’époque d’une exacerbation formidable de la compétition économique internationale, à l’époque de la multiplication des risques planétaires, apparait tout simplement comme un désarmement unilatéral.
Nous avons accepté de transférer à l’Union Européenne la politique d’immigration. Mais Bruxelles ne contrôle rien : on nous avait en effet promis que désormais les contrôles seraient effectués aux frontières externes de l’Europe. C’est une illusion, parce que dans les faits, les frontières européennes sont des passoires.
En effet, le contrôle des flux migratoires devrait être effectué par des pays comme l’Espagne, la Grèce et l’Italie. Mais ces pays n’en ont guère les moyens.
De plus, ils n’ont aucun intérêt à pratiquer des politiques plus strictes : la France est la destination finale de nombreux immigrants asiatiques ou africains, en raison des avantages qui sont consentis aux étrangers dans notre pays, et parce qu’avec Schengen et Amsterdam, l’Europe a mis en œuvre la libre circulation des étrangers à l’intérieur de la Communauté. Même si l’Europe a harmonisé les conditions générales de délivrance des autorisations de séjour, il n’en reste pas moins que nous autres Français ne contrôlons plus l’accès à notre territoire.
Les résultats de cette politique sont catastrophiques : l’immigration, qui était déjà très importante avant les années 90, est devenue torrentielle. Il y a en France plus de 10 millions d’immigrés de fraîche date, et il en entre probablement 400.000 supplémentaires chaque année, dans un pays affaibli au plan économique, social et moral, puisqu’on lui inculque depuis 50 ans la haine de son histoire.
L’immigration massive est la raison principale de la crise dans le domaine du logement, de la sécurité, du chômage, de l’école, et la raison principale aussi des déficits vertigineux des budgets de l’Etat ou de la Sécurité Sociale.
On nous dit qu’il y a toujours eu des immigrés, que la France a toujours été une terre d’immigration.
Mais l’immigration elle-même a changé. Hier, c’était une immigration légale et assimilable, composée de travailleurs dignes, intégrés à la patrie par le travail ou le sang versé. Ils partageaient nos références philosophiques, religieuses et culturelles et pouvaient s’assimiler d’autant plus rapidement que l’armée et l’école, piliers de la République, leur apprenaient à aimer la patrie.
Aujourd’hui, l’existence d’une immigration clandestine massive porte en elle les germes de la délinquance car la seule présence sur notre territoire d’un clandestin est déjà un délit.
De surcroît, par définition, un clandestin ne peut avoir de moyens de survie qu’en dehors des lois.
L’immigration incontrôlée décuple ainsi la crise de l’identité française, hypothèque la souveraineté territoriale de l’Etat et, en raison de son coût, rompt les grands équilibres économiques et sociaux de notre pays.
Mais ce n’est pas tout.
Outre les frontières politiques, nous avons également accepté la disparition de nos frontières commerciales nationales, au nom de sophismes de même nature et en vertu de mécanismes politico-juridiques identiques.
On a d’abord transféré à l’Europe la compétence en matière de droits de douane, de normes sanitaires, techniques et environnementales, au motif que les institutions communautaires nous protégeraient mieux aux frontières externes.
Mais la politique commerciale de Bruxelles a précisément consisté à ne pas en avoir, au nom d’un libre-échangisme débridé et mondial, et une fois de plus, unilatéral !
Le tarif extérieur commun, c’est-à-dire les droits de douane de l’Union aux frontières externes, est passé de 17% en moyenne du prix des produits en 1960 à 4% aujourd’hui, livrant littéralement l’économie française au dumping monétaire, social et environnemental des pays à bas salaires !
Là encore les résultats sont là : disparition de pans entiers de notre secteur productif, dans le domaine agricole, industriel et tertiaire, délocalisation de nos activités et de nos emplois, déficit commerciaux records depuis 3 ou 4 ans !
Je pourrais multiplier les exemples, car ils convergent tous.
Les pays qui contrôlent le mieux leur immigration, qui réussissent le mieux dans la compétition économique internationale, qui limitent le risque sanitaire ou terroriste, sont ceux qui utilisent leurs frontières comme autant de filtres protecteurs, ainsi que le montre le cas des Etats-Unis d’Amérique.
Les pays dont la cohésion sociale est la plus forte sont ceux dans lequel les valeurs patriotiques sont cultivées et transmises aux jeunes générations, comme l’illustre le cas du Japon.
Oui, mesdames et messieurs, en abandonnant les garde-fous nationaux, nous nous sommes mis dans la situation de l’homme qui se déshabille, devant chez lui, un soir de tempête de neige.
Je le répète, jamais le cadre national n’a été aussi nécessaire qu’à l’époque de la mondialisation contemporaine.
III- Mais je dirais que l’actualité de la nation est encore plus forte dans un autre domaine, celui de la psychologie humaine.
La nation correspond à un besoin de partage des solidarités affectives fondamentales, qui naissent d’une histoire et d’une langue commune, de valeurs identiques enseignées dans les familles, les écoles et les armées.
L’éthologie comme l’anthropologie et la sociologie ont bien montré que chaque homme a besoin de s’identifier à d’autres hommes, à un groupe. L’homme, disait Thomas Hobbes, est un animal social.
D’une part, s’identifier à quelque chose signifie lui appartenir ou au moins lui ressembler. J’identifie cet homme comme un Français parce qu’il parle français, ressemble à l’idée générale que l’on peut se faire d’un Français à travers ses valeurs et son comportement. Certes, les aspects extérieurs et culturels peuvent être trompeurs. Mais statistiquement, ils offrent une forte possibilité de ne pas se tromper.
D’autre part, s’identifier signifie aussi se démarquer de ceux qui sont différents de vous. J’identifie tel individu comme un homme en le distinguant d’une femme ou d’un enfant. De même, ce qui identifie le national, c’est ce qui le distingue de l’étranger.
Par conséquent, l’identité nationale d’une personne est ce qui la rend semblable à ses concitoyens et ce qui, dans le même temps, la rend distincte des étrangers.
Qu’avons-nous en commun avec nos concitoyens et de distinct avec les étrangers ?
Juridiquement, c’est la nationalité française.
Tout ce qui efface la différence de statut juridique entre un Français et un étranger contribue donc à effacer, à dévaluer notre sentiment national. C’est ainsi que l’égalitarisme et le mondialisme conduisent à des politiques effaçant la substance même de notre identité, en étendant de plus en plus aux étrangers des droits équivalents à eux des Français.
Notre identité nationale ne peut toutefois pas être réduite à un concept juridique. C’est la tendance du " politiquement correct " que de se limiter à la dimension juridique et à elle seule. En Allemagne, en raison du traumatisme dû à la seconde guerre mondiale, on a parlé " d’identité constitutionnelle " : être allemand n’aurait pas d’autre définition que d’être soumis à la Constitution de la Bundesrepublik.
Avec un pareil raisonnement, une substitution totale de population n’affecterait en rien l’identité de la nation.
Si l’on n’introduit pas dans la notion d’identité française autre chose qu’un squelette juridique, être français n’a pas plus de signification que d’être abonné au gaz, idée qui fut explicitement défendue au cours des années passées, par Alain Madelin. Pour lui, être français, c’est avoir un contrat de fourniture de services publics avec l’Etat français. Un point c’est tout.
Or c’est bel et bien un héritage objectif, dont le patrimoine culturel, linguistique et moral demeure l’aspect central, qui fonde la conscience nationale. D’où la célèbre formule de Renan pour qui la nation est d’une part un héritage commun, d’autre part le résultat d’une manifestation de volonté, un plébiscite de tous les jours.
Il faut bien préciser que Renan n’a jamais réduit l’identité à la seule manifestation de volonté comme on le prétend souvent. Notons l’aberration à cet égard de notre actuel code de la nationalité avec sa fameuse notion du " droit du sol ".
Ce droit soutient que la seule présence physique sur le sol français peut faire de tout individu un Français : aucune notion n’est plus platement matérialiste. Il n’est pas question de l’héritage spirituel et culturel propre à la nation, nécessairement transmis par les parents aux enfants dans le cadre de la famille, laquelle est le fondement du droit de la filiation.
Il n’est pas question non plus de manifestation de volonté puisque le droit du sol est automatique.
La naturalisation d’un étranger, par contre est une procédure qui tient compte du degré d’assimilation de l’héritage, et de la manifestation de la volonté. C’est en cela qu’elle est une procédure véritablement humaine. Le droit du sol automatique, c’est la domination pure de la matière : on localise un individu interchangeable sans tenir compte de son âme : c’est le lieu de naissance, pur produit du hasard, qui ferait le Français !
C’est, en réalité, le mépris de l’être humain comme être de sentiment et de volonté autonome !
De la même façon, l’identification nationale implique l’assimilation. L’assimilation est un processus qui suppose un acte de volonté de l’impétrant, à la différence de la fameuse intégration, qui revient à accepter que l’immigré garde sa culture d’origine tout en obtenant divers droits politiques et sociaux.
Là encore, les terribles affrontements intercommunautaires qu’ont connu, dans un passé pas si éloigné, le Liban, le Zaïre ou le Rwanda montrent une nouvelle fois, si c’était nécessaire, que la cohabitation est très difficile entre des populations aux traditions et aux cultures différentes. Loin d’être des sociétés pacifiées, les sociétés multiculturelles sont des sociétés multi-conflictuelles.
C’est pourtant ce modèle qui est choisi par les gouvernants français depuis 25 ans.
Notre identité nationale est menacée parce que toutes les institutions qui transmettent cette identité, soit ont perdu toute autorité, soit se sont retournées contre la valeur même de l’identité nationale.
L’héritage est menacé, y compris l’héritage culturel transmis de génération en génération à travers la langue, la littérature et l’histoire. C’est là que le système d’éducation joue un rôle fondamental.
Par exemple, l’enseignement des mathématiques n’apporte rien au maintien d’une identité nationale, car il s’agit d’un langage universel dépourvu de tout contenu affectif.
Par contre, la conscience nationale est liée, dès lors qu’un peuple atteint un minimum de civilisation, à l’écriture, à la littérature et à l’enseignement de l’histoire et de la géographie.
Car l’identité nationale a sa racine dans l’affectivité humaine, tout comme l’amour.
Comment ne pas voir, dès lors, que la propagande de repentance, sur le passé colonial, sur la seconde guerre mondiale, sur les guerres d’Algérie et d’Indochine affectent le sentiment national, en suscitant chez les jeunes gens la haine de leur pays ?
Souvenons-nous qu’à Athènes, Phrynicos fut condamné par l’assemblée du peuple, l’Ecclesia, pour avoir présenté une pièce tragique, " La Prise de Milet par les Perses ", démoralisant le peuple athénien.
Car les anciens estimaient que sans fierté nationale, il n’y avait plus de bons combattants pour la patrie et que quiconque ressassait les " périodes sombres de l’histoire nationale " désarmait donc la patrie en sapant son moral. L’antiracisme est au cœur de ce processus d’auto-dénigrement anti-national. Il est une arme de destruction psychologique extrêmement puissante.
Oui, mesdames et messieurs, la repentance détruit le sentiment patriotique et inhibe la volonté nationale.
Celle-ci est en outre menacée par la mise en place d’un système institutionnel contraire à notre souveraineté, par le trucage des lois électorales (systèmes avec " primes " créant des électeurs plus égaux que les autres), par la confiscation du pouvoir législatif par un parti unique et par le Conseil Constitutionnel, sans compter les groupes de pression.
Enfin, au plus profond de l’âme humaine, il y a le dernier volet de l’entreprise de destruction de la nation : l’idéologie de consommation, idéologie matérialiste, au service du seul profit des multinationales, qui a pour but de chloroformer toute velléité de civisme actif.
Le pain et les jeux doivent avoir raison du civisme, du patriotisme, de la solidarité, au profit, bien sûr, du confort de la caste au pouvoir.
L’identité française existe encore, mais elle s’affaiblit chaque jour.
La tâche du mouvement national est donc immense. Il faut redresser les bases de notre identité : arrêter le double mouvement suicidaire de l’immigration et de la dénatalité, recréer les conditions de transmission aux jeunes de la conscience nationale liée à la formation humaniste classique fondée sur l’histoire de France et la littérature française, et enfin redonner au peuple la souveraineté qui lui est peu à peu retirée.
Réformes démographiques, économiques et sociales, réformes culturelles, intellectuelles et morales, réformes politiques, diplomatiques et institutionnelles, tels sont les trois volets indissociables à mettre en œuvre pour une politique de véritable renaissance de l’identité française, pour confirmer l’évidence, c’est-à-dire la puissante actualité du sentiment national dans l’Europe et le monde d’aujourd’hui.
N’ayons pas peur répéter inlassablement : la Nation est le cadre politique le plus performant pour assurer la défense de la liberté, de l’identité, de la sécurité, de la prospérité, de la culture du peuple Français.
Je vous remercie