Steve Bannon a quitté la Maison-Blanche vendredi 18 août 2017. Deux jours avant, il donnait une interview étonnante à un journal « progressiste ».
Steve Bannon, ancien directeur du très populaire média en ligne Breitbart, avait rejoint Donald Trump durant sa campagne, lui apportant un soutien de poids pour rallier les voix de tous les Américains excédés par la situation du pays et par la propagande des médias pro-Clinton.
Après l’élection de Trump, Bannon avait intégré le Conseil de sécurité de la Maison-Blanche. Mais dans les mois qui avaient suivi, la pression exercée sur le Président et les guerres intra-administration, notamment contre Jared Kushner, avaient abouti à la fin de la mission de Bannon au Conseil, en avril 2017.
Depuis, Bannon était resté conseiller spécial du Président à la Maison-Blanche, mais, en raison de ses positions supposément « radicales » (du point de vue des médias), constituait une pierre d’achoppement dont les opposants de Trump pouvaient se servir pour attaquer l’image du Président et le travail de la nouvelle Administration.
Un communiqué de la Maison-Blanche publié vendredi 18 août 2017 a finalement annoncé le départ de Steve Bannon. À cette occasion, le président Trump a loué son travail sur Twitter.
Deux jours avant, le 16 août, le média de « gauche » The American Prospect rapportait des propos de Steve Bannon recueillis au téléphone, qui contrastaient nettement avec l’image diabolique que les médias mainstream essaient depuis un an de lui associer. Et qui, dans le contexte des événements de Charlottesville et de l’hystérie « antifasciste » qui s’en est suivie, résonnent particulièrement :
« L’ethno-nationalisme – ce sont des losers. C’est un élément marginal. Ces mecs sont une bande de clowns. »
À propos de la Corée du Nord et de la « solution militaire » évoquée par Trump, Bannon a également tenu des propos dissonants :
« Il n’y a pas de solution militaire, oubliez ça. Jusqu’à ce que quelqu’un résolve le problème des dix millions d’habitants de Séoul qui mourraient dans les trente premières minutes sous le feu d’armes conventionnelles, je ne vois pas de quoi vous parlez, il n’y a pas de solution militaire ici, ils nous tiennent. »
Dans le reste de son interview, Bannon explique que l’ennemi prioritaire des États-Unis est la Chine, qui s’est lancée dans une véritable guerre économique que l’Amérique est en train de perdre.
Enfin, à propos des guerres internes à l’administration, Bannon assure mener un combat de tous les jours contre ses adversaires, parmi lesquels notamment Gary Cohn (directeur du National Economic Council et donc conseiller économique en chef de Trump) et les lobbyistes de Goldman Sachs.
Selon Robert Kuttner, qui a recueilli ses propos pour The American Prospect, cette interview est ce qui a coûté son post à Steve Bannon.