La Grèce va restructurer son secteur public et renvoyer 15 000 fonctionnaires d’ici fin 2014. Le parlement a adopté dimanche soir cette nouvelle mesure de rigueur pour obtenir le versement de 8,8 milliards d’euros en prêt du FMI et de la zone euro.
La loi a été adoptée après un débat houleux par 168 voix sur 292 députés présents. Elle prévoyant le renvoi de 15 000 fonctionnaires d’ici fin 2014, dont 4 000 cette année. Les fonctionnaires concernés sont notamment ceux sanctionnés pour corruption ou incompétence, ceux poussés au départ volontaire à la retraite ou les victimes de la suppression de leur poste.
Dimanche soir, une manifestation de 800 personnes, selon la police, a eu lieu à l’appel des syndicats du privé et du public sur la place Syntagma, en bas du parlement, dans le centre d’Athènes. La confédération des fonctionnaires (Adedy) a dénoncé "les suppressions de postes et la destruction du service public" ainsi que "la procédure d’urgence décidée par le gouvernement" pour le vote de la loi.
Impôt financier
Outre la restructuration du secteur public, la loi adoptée prévoit notamment l’ouverture à la concurrence de nouvelles professions et des facilités de paiement sous de strictes conditions. Cela pour permettre à l’Etat de récupérer des milliards d’euros d’arriérés d’impôts et de cotisations sociales auprès des ménages ou d’entreprises endettés.
Le principal parti de l’opposition, la Gauche radicale (Syriza), a déposé une motion d’anticonstitutionnalité de la procédure d’urgence, qui a été rejeté par le parlement.
Procédure d’urgence
Le ministre des Finances Yannis Stournaras a souligné que la procédure d’urgence était nécessaire car l’Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) "doit se prononcer lundi sur la poursuite du versement des prêts (...) dont la Grèce a besoin pour payer salaires et retraites".