Le parquet a requis six mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende contre Robert Faurisson, mardi 16 juin, pour des propos négationnistes que le prévenu a revendiqué à la barre du tribunal correctionnel de Paris.
M. Faurisson, 86 ans, était poursuivi pour ses propos dans un portrait-entretien intitulé « Un homme, Faurisson », diffusé notamment sur deux sites internet dont les responsables présumés étaient également poursuivis.
« Je continuerai d’enfreindre la loi »
Interrogé sur les propos en cause (« je ne crois pas aux chambres à gaz nazies », « la prétendue chambre à gaz », ou encore « totale bouffonnerie »), M. Faurisson a répété :
« Il n’a existé aucun camp d’extermination, il a existé des camps de concentration, des camps de travail, et il n’y a pas eu d’extermination, c’est tout à fait clair. »
Dénonçant la loi Gayssot réprimant la contestation du génocide juif, qualifiée de « loi pour moi, lex Faurissonia », il a asséné :
« Je sais que j’enfreins la loi, je continuerai d’enfreindre cette loi, de résister à la force injuste de la loi, vous pouvez m’envoyer en prison. Mes écrits révisionnistes font déjà 7 volumes, ils en feront 10 ».
À la présidente qui lui demandait s’« il n’y a pas eu de chambres à gaz à Auschwitz ni ailleurs, c’est bien ce que vous voulez dire », il a répondu « parfaitement », avant de se dire « stupéfait » que seules deux condamnations préalables figurent à son casier judiciaire, car « [il en a] au moins douze ».
« Deuxième mise à mort »
La procureure, estimant les faits « parfaitement constitués », a dénoncé « le contexte de haine qui continue à se répandre par ces propos révisionnistes », qui sont « une insulte, une injure, une deuxième mise à mort » pour les victimes ou leurs descendants. Elle a par ailleurs réclamé 5 000 euros d’amende contre chacun des deux prévenus accusés d’avoir mis en ligne les vidéos.
La défense de M. Faurisson, tout en reconnaissant « le délit constitué et reconnu », a plaidé la relaxe sur des points techniques de droit. Le défenseur du premier prévenu poursuivi pour avoir mis le reportage en ligne, et par ailleurs auteur du film, a plaidé la relaxe, assurant qu’il avait été diffusé par quelqu’un d’autre impliqué dans la réalisation suite à un différend. Celui du second a aussi plaidé la relaxe, au nom de la « liberté de publier une œuvre libre sur un homme libre ».
Le jugement sera rendu le 15 septembre.