Six responsables du monde de football soupçonnés de corruption ont été arrêtés mercredi matin à Zurich à la demande des autorités américaines, ont indiqué les autorités suisses, à deux jours de l’élection présidentielle de la FIFA, alors que le président Joseph Blatter brigue un cinquième mandat. Selon le New-York, 14 ou 15 personnes sont impliquées dans le dossier, mais Sepp Blatter n’y figure pas.
"La police cantonale a arrêté six fonctionnaires du football (...) à la demande des autorités américaines. Des représentants des médias sportifs et de sociétés de marketing sportif seraient impliqués dans des versements à de hauts fonctionnaires d’organisations footballistiques (des délégués de la FIFA et d’autres personnes appartenant à des organisations affiliées à la Fédération Internationale de Football Association) en échange de droits médiatiques et des droits de marketing de compétitions organisées aux États-Unis et en Amérique du Sud", a indiqué le ministère suisse de la Justice dans un communiqué, précisant agir à la demande du parquet du district est de New York.
Ils sont suspectés d’avoir accepté des dessous de table d’un montant de plusieurs millions des années 1990 à nos jours, précisent les autorités judiciaires suisses. Le chiffre de 100 millions a été évoqué par le New York Times.
Pas Sepp Blatter
Le New York Times, citant une source officielle, précise que les six personnes sont Jeffrey Webb, vice-président de la FIFA, des Iles Caïmans, l’Uruguayen Eugenio Figueredo, Jack Warner de Trinidad & Tobago, ancien vice-président de la FIFA, déjà impliqué dans des dossiers de corruption en 2011, Eduardo Li, président de la fédération costa-ricienne de football, le Nicaraguéen Julio Rocha, Costas Takkas, membre de la CONCACAF, le Venezuélien Rafael Esquivel, le Brésilien José Maria Marin, ancien président de la fédération brésilienne, et le Paraguayen Nicolás Leoz, président de la Commebol, qui avait annoncé sa démission de la FIFA il y a deux ans pour avoir été mêlé aussi à des affaires de corruption dans le passé. Des charges pourraient aussi être retenues contre des responsables de marketing sportif Alejandro Burzaco, Aaron Davidson, Hugo Jinkis et Mariano Jinkis. Les autorités visent aussi José Margulies en tant qu’intermédiaire, ayant facilité les paiements illégaux, toujours selon le New York Times.
"Selon la demande d’arrestation américaine, l’entente relative à ces actes aurait été conclue aux Etats-Unis, où ont également eu lieu les préparatifs. Des paiements auraient transité par des banques américaines", ajoute le communiqué suisse. Les suspects, interpellés dans un grand hôtel de Zurich où ils se trouvent pour assister au Congrès de la FIFA, font l’objet d’une demande d’extradition américaine.
Extradition
Ils vont être entendus par la police de Zurich. Ceux qui accepteront leur extradition feront l’objet d’une procédure simplifiée "par laquelle l’OFJ (Office Fédéral de la Justice) pourra sans délai approuver la demande d’extradition vers les États-Unis et l’exécuter. Pour celles qui s’y opposeront, l’OFJ priera les États-Unis de faire parvenir une demande formelle d’extradition à la Suisse dans le délai de 40 jours prévu par le traité d’extradition en vigueur entre les deux pays", selon le communiqué.
Le parquet du district est de New York qui tiendra une conférence de presse mercredi matin encore à Brooklyn, à 10h30 locales.
De con côté, la FIFA cherche "à clarifier" la situation après ces arrestations, a indiqué une porte-parole. "Nous avons vu les comptes rendus des médias. Nous cherchons à clarifier la situation. Nous ne ferons pas de commentaire à cette étape", a déclaré la porte-parole.
Mardi, Joseph Blatter, dirigeant en exercice de la FIFA depuis 1998 et qui cherche sa réélection vendredi, s’était adressé à huis clos, à une réunion de Concacaf (Amérique du nord, Amérique centrale et Caraïbes), qui représente 35 voix sur les 209 votants, dans un grand hôtel de Zurich.
"Sepp" Blatter, 79 ans, est favori pour un cinquième mandat face au Prince Ali, 39 ans, un de ses vice-présidents.