Joël Mergui est président du consistoire central depuis 2008. Il organise, dimanche 18 mars, le premier congrès des communautés juives de France. En clôture de cette Journée de la vie juive, une table ronde, intitulée "La laïcité menace-t-elle la liberté religieuse", réunira Claude Guéant, ministre de l’intérieur, Jean-François Copé, patron de l’UMP, Manuel Valls, porte-parole du candidat PS à la présidentielle, et Jean-Thomas Nordmann, représentant le candidat du MoDem, François Bayrou.
Déstabilisée par la polémique sur l’abattage rituel (animaux tués sans étourdissement préalable, selon le rite pratiqué dans le judaïsme et l’islam), la communauté juive est "blessée et inquiète", selon M. Mergui. Il appelle les responsables politiques à s’engager "plus fortement pour la préservation des pratiques cultuelles".
Dans quel état d’esprit se trouve la communauté juive après les débats sur l’abattage rituel et les propos du premier ministre, François Fillon, suggérant de réfléchir à une évolution de "ces pratiques ancestrales" ?
Elle est inquiète, profondément atteinte, blessée et en état d’alerte. Cette polémique renvoie un mauvais signal sur la capacité de la République à préserver une pratique religieuse. Or l’abattage rituel est le coeur de nos règles alimentaires. C’est un des fondements du judaïsme qui a survécu à toutes les époques, dans toutes les civilisations, à l’exception de la période nazie, au cours de laquelle la shehita (abattage rituel) fut interdite en Allemagne.
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