Un élu qui « a piétiné toutes les lois qu’il a votées sur le thème de la fiscalité » et « trahi son mandat ». L’industriel Serge Dassault, 91 ans, sénateur Les Républicains de l’Essonne, a été condamné ce jeudi 2 février à cinq ans d’inéligibilité et deux millions d’euros d’amende pour blanchiment de fraude fiscale.
Reconnu coupable d’avoir dissimulé au fisc des dizaines de millions d’euros pendant plus d’une décennie à travers quatre fondations et sociétés basées au Luxembourg et au Liechtenstein – des structures ayant abrité jusqu’à 31 millions d’euros en 2006 –, Serge Dassault devrait ainsi quitter son fauteuil de sénateur.
Une perspective qui ne semble pas beaucoup effrayer l’élu. Pas plus tard que mercredi midi, celui-ci évoquait en effet avec une légèreté déconcertante sa situation lors d’une réunion de crise dédiée au cas Fillon. « Sois candidat même si tu es mis en examen : regarde, moi je m’en fous ! », avait-il lancé, goguenard, au candidat à la présidentielle.
Alors qu’il a « tant d’idées pour redresser les comptes publics » – notamment celles défendues par le journal qu’il possède, Le Figaro –, « il n’évoque pas la fraude fiscale », a ironisé à son tour la procureure au cours du procès en janvier, estimant qu’il s’agissait, en termes de gravité des faits, du « deuxième procès le plus symbolique (...) après l’affaire Cahuzac ».