Le Premier ministre de la Serbie, Aleksandar Vucic, a remporté dès le premier tour la présidentielle dimanche face à dix opposants qui l’ont accusé en vain de dérive autoritaire pendant la campagne.
Ces craintes n’ont guère convaincu les électeurs : l’homme fort du pays, 47 ans, a remporté quelque 55% des suffrages, loin devant son dauphin de centre gauche, Sasa Jankovic, crédité de 16% environ, et l’amuseur public Luka Maksimovic avec 9,3%, selon les estimations de l’institut Ipsos.
L’emprise sur le pays d’Aleksandar Vucic, ancien ultranationaliste converti au centre droit et au rapprochement avec l’Union européenne, Premier ministre depuis 2014, ne semble pas devoir se relâcher.
Aujourd’hui honorifique, le poste de président va retrouver dans les cinq prochaines années, avec M. Vucic, l’importance qu’il avait sous le libéral Boris Tadic (2004-2012). Le futur Premier ministre est promis à devenir son obligé et son collaborateur.
Dimanche, avant sa victoire, Aleksandar Vucic a jugé "ridicules" les accusations d’autoritarisme portées par une opposition faible et divisée. Dans la soirée, le patron du parti progressiste (SNS) s’est félicité de "l’immense confiance" témoignée par les électeurs qui ont "montré dans quelle direction veut aller la Serbie" : "la poursuite des réformes, le chemin européen, tout en protégeant nos liens avec la Russie et la Chine".
M. Vucic négocie l’adhésion de son pays à l’Union européenne tout en s’employant à ménager Moscou. Il a d’ailleurs remercié la chancelière allemande Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine de l’avoir reçu durant la campagne.