La foule colorée a traversé Shibuya, quartier central de Tokyo connu pour son gigantesque carrefour, ses lieux de divertissement et ses innombrables magasins, au milieu des drapeaux arc-en-ciel, dans une atmosphère de carnaval.
Le quartier de Shibuya est le siège de nombreuses jeunes entreprises, d’ambassades et de lieux branchés (commerces, bars, restaurants, lieux festifs).
Il y a une semaine, un couple de lesbiennes avait symboliquement échangé des voeux devant quelque 80 parents et amis à Shibuya, une iniative qui n’est pas légalement reconnue au Japon, pays pourtant généralement tolérant en matière d’homosexualité.
Les mariages entre personnes du même sexe y sont bannis par la Constitution.
« Nous voulons simplement vivre avec un être aimé. Mais la loi nous l’interdit. Nous sommes frustrés et ne savons pas quoi faire », a témoigné dimanche Fumino Sugiyama, un transsexuel de 33 ans.
Le mois dernier, les autorités de cet arrondissement de Tokyo avaient voté une résolution l’autorisant à délivrer un certificat d’union aux couples homosexuels.
D’autres autorités, comme l’arrondissement voisin de Setagaya ou la ville de Yokohama, dans la banlieue de Tokyo, ont également émis le souhait de reconnaître les couples homosexuels.
Pour le moment, ceux qui veulent obtenir une reconnaissance officielle de lien ont parfois recours à l’adoption de l’un par l’autre, un schéma qui n’est satisfaisant pour personne mais qui, contrairement au mariage homosexuel, n’est pas anticonstitutionnel.
La loi fondamentale nippone précise en effet que le mariage n’a de légitimité que s’il résulte du consentement mutuel entre personnes de sexes opposés.