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Les États ont débloqué des sommes sans précédent pour affronter la pandémie, mais à peine 2 % sont allés à ce jour à la transition en faveur des énergies propres, a calculé l’AIE [Agence internationale de l’énergie] dans une analyse des plans de relance et de leur impact énergétique.
À ce stade, l’essentiel des 16 000 milliards de dollars de mesures fiscales annoncées est allé aux dépenses sanitaires et au soutien d’urgence aux entreprises et aux ménages. Quelque 2 300 milliards ont été consacrés à la relance économique, dont 380 milliards liés à des projets énergétiques « durables ». Conséquence : « au vu des prévisions actuelles de dépenses publiques, les émissions de CO2 sont parties pour atteindre des niveaux record en 2023 et continuer à croître les années suivantes. »
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[…] Selon les calculs faits par l’AIE et le FMI à la mi-2020, 1 000 milliards de dollars d’investissement vert additionnel par an et sur trois ans (efficacité énergétique, électrification, réseaux…) permettraient de soutenir à la fois la reprise et la création de « neuf millions d’emplois », dans le respect de l’accord climat de Paris. […]
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Avec la crise sanitaire, l’AIE veut, avec cet outil de suivi des plans de relance (sustainable recovery tracker), aider les gouvernements à mesurer l’impact de leur action. Ce bilan actualisé est aussi publié en vue du G20 des ministres de l’Environnement et de l’Énergie des 22 et 23 juillet à Naples.
Plus de 800 mesures dans 50 pays ont été passées au crible, consultables sur le site de l’Agence. Basée à Paris, l’AIE a été créée par l’OCDE en 1974 afin de s’assurer de la sécurité énergétique mondiale, conseillant notamment les pays riches.
En mai, l’institution, qui surveille aussi les émissions de gaz à effet de serre issues de l’énergie (soit la majorité des émissions totales), avait frappé les esprits en publiant sa feuille de route pour la neutralité carbone mondiale à horizon 2050. Conclusion majeure : il faut abandonner tout nouveau projet d’exploration de combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon). Une route « étroite mais encore praticable, si nous agissons maintenant », a redit M. Birol mardi.
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Pour ceux qui auraient encore un doute sur les intentions de nos décideurs élus et nommés, voici ce que déclara en 2015 Christiana Figueres, diplomate costaricaine, ancien secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC, le pendant politique du GIEC, chargé d’organiser les COP), en fonction lors de l’accord de Paris, et qui coche la plupart des cases mondialistes (Banque mondiale, fondation Rockefeller, etc.) :
« C’est probablement la tâche la plus difficile que nous nous soyons jamais assignée : transformer de manière intentionnelle le modèle de développement économique, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité.
C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que nous nous fixons la tâche de changer intentionnellement, dans une période de temps définie, le modèle de développement économique, qui a régné pendant au moins 150 ans, depuis la révolution industrielle. Cela n’arrivera pas du jour au lendemain, ni après une seule conférence sur le changement climatique […]. C’est tout un processus, car la transformation est profonde. »
Le vieux routier qu’était Maurice Strong n’y était pas allé par quatre chemins pour expliquer de quoi il retournait avec la prise en main de la question environnementale par les instances internationales : « Il faut abattre la société industrielle ! » Il savait de quoi il parlait et ne manquait pas de cynisme : après avoir eu le pied mis à l’étrier par la famille Rockefeller, le Canadien fit fortune dans l’exploitation pétrolière. Il rentra dans les instances onusiennes, participa à la création du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), puis à celle du GIEC. En délicatesse avec la justice pour avoir gagné quelques sous en bravant l’embargo visant l’Iraq, il se réfugia en Chine, où il participa à la construction de centrales… à charbon ! Si en attendant de changer le monde (à son profit) on peut continuer à en tirer profit à l’ancienne…