Tous les jeudis et samedis, Chems-Eddine, 47 ans, tient un étal de charcuterie halal sur le marché de Sevran. Plus de vingt ans que cela dure. Avec sa barbe de deux jours soigneusement entretenue et des Ray-Ban collées sur le nez, ce Français d’origine algérienne n’a pas vraiment le look du charcutier.
Encore moins le profil de l’électeur du Front national. Il en a pourtant le discours. Les jeunes délinquants ?"On ne les punit pas assez, au bout d’un mois ils sont dehors. Résultat, les quartiers sont pourris par le trafic de drogue", affirme Chems-Eddine, qui est arrivé d’Oran à 17 ans.
Dans son pavillon, le commerçant a installé une alarme."Il faut arrêter de croire que, parce qu’on est maghrébin, on n’est ni cambriolé ni agressé. Au contraire, nous sommes en première ligne. Le délinquant, il s’en fout de savoir si t’es rebeu ou Noir, ce qui compte pour lui, c’est que tu sois blindé (riche)", commente un de ses collègues, lui aussi dans la charcuterie halal.
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