Le laboratoire pharmaceutique français Sanofi va supprimer 400 emplois en recherche et développement. L’entreprise dit vouloir réaliser deux milliards d’économie d’ici à 2022. La CGT dénonce « quinze années de plans d’économie successifs ».
Le laboratoire français Sanofi va supprimer 400 emplois dans sa branche recherche et développement (R&D), conformément à ce qui avait été annoncé l’an dernier, a-t-il été affirmé à l’AFP le 18 janvier 2021.
« Cela correspond à ce qui a été annoncé en juin l’an dernier », a commenté auprès de l’AFP Olivier Bogillot, le président France de Sanofi, après la publication par d’informations par France Inter évoquant 400 suppressions de postes dans cette branche.
« Il va y avoir environ 1000 départs en France, sur un calendrier de trois ans, dans différentes parties de l’organisation, dont la R&D [...] On a fait les annonces en juin, et il a fallu le temps de mettre en place toutes les orientations stratégiques », a-t-il détaillé.
Sanofi avait annoncé l’an dernier la suppression de 1700 emplois en Europe, dont un millier en France, correspondant à la stratégie mise en place par le nouveau patron du groupe, Paul Hudson.
« On ne peut pas commenter précisément les chiffres ni dire où se situent les départs, car on doit donner ces informations en priorité aux instances représentant le personnel », a souligné Olivier Bogillot. « Mais nous avons toujours indiqué que c’est un plan de départs volontaires », a-t-il ajouté. L’entrée dans les négociations est attendue à la fin janvier, pour de premiers départs en deuxième partie de 2021.
Selon la CFDT, les 400 suppressions de postes R&D en France évoquées ne sont « pas nouvelles ». Elles font partie de celles annoncées en juin et leurs modalités n’ont « pas encore été négociées », a indiqué à l’AFP Aline Eysseric, membre CFDT du comité social et économique (CSE) central de Sanofi Aventis R&D (SARD).
Au total, le groupe veut supprimer « environ 750 postes en R&D en Europe, dont 400 en France et 350 en Allemagne », a précisé Mme Eysseric. Ce dossier pourrait figurer à l’ordre du jour, le 28 janvier, du prochain CSE central de SARD, a-t-elle estimé.
La CGT a dénoncé de son côté « quinze années de plans d’économie successifs » chez Sanofi. Résultat : « On a perdu la course au vaccin contre le Covid », après avoir empoché « 1,5 milliard d’euros de crédits d’impôts divers depuis dix ans », a déploré le syndicat.
« On va encore perdre des effectifs de chercheurs », a protesté Jean-Louis Peyren, coordinateur CGT du groupe Sanofi, « sans certitude » sur le nombre d’emplois en R&D qui vont encore disparaître mais en affirmant qu’il s’agit de nouvelles suppressions de postes.
Selon Pascal Lopez, membre FO du Comité de groupe de Sanofi, le projet examiné le 28 janvier concerne « 600 suppressions de postes en R&D, assorties de 200 embauches compensatrices dans les domaines du digital et la biotechnologie ».
Ce « solde net de 400 suppressions de postes » vient « en supplément » de celles annoncées en juin 2020, a assuré Pascal Lopez.
Deux milliards d’économies
Sanofi avait indiqué fin 2019 vouloir rationaliser ses dépenses, avec un objectif de deux milliards d’euros d’économies d’ici à 2022, notamment en arrêtant la recherche dans le diabète, l’un de ses cœurs de métier traditionnel, ainsi que dans le cardiovasculaire.
Le groupe pharmaceutique, qui travaille au développement de deux vaccins anti-Covid, ne sera pas en mesure d’en proposer un avant fin 2021. Ce retard par rapport à certains concurrents lui a valu des critiques sur sa stratégie.
Plusieurs syndicats de Sanofi appellent les salariés à faire grève le 19 janvier dans une vingtaine de sites en France pour protester contre les restructurations et la politique salariale.