L’enfance semble avoir été un traumatisme pour Laura Bottereau et Marine Fiquet. Officiellement, ce couple de lesbiennes tient à produire des œuvres qui « déconstruisent des images corporelles et réfléchissent au genre ». Après contemplation, on se demande si la « portée transgressive » de leur travail ne trahit pas une fascination pour le phallus qui confine au glauque.
« Nous détournons des éléments de l’enfance et du jeu pour leur apporter des charges sexuelles et affectives. L’enfance est pour nous un espace qu’il nous plait d’ébranler, de subvertir et de réinventer. »
« L’enfance est le lieu ou le genre est construit, conditionné, normé. Les enfants, même s’ils ne sont pas dupes, sont bien souvent formatés à devenir soit homme soit femme, et ce résultat doit être conforme au sexe biologique assigné à la naissance. Cette construction binaire et hétéronormée s’établit grâce à une ribambelle d’outils : les jeux, les vêtements, les couleurs, l’éducation, l’imagerie, le langage, etc. Nous nous employons à catapulter cet édifice qu’il nous semble urgent de remettre en question. »
« Dans nos cheminements personnels, tout autant que dans notre travail, nous interrogeons LES féminités et LES masculinités pour montrer que le genre peut se dé/faire. Les constructions du genre et de la sexualité telles qu’elles sont normées résonnent comme des rapports de force et surtout de pouvoir. Nous utilisons la puissance symbolique et imaginaire d’objets et d’actions pour réfléchir aux systèmes qui dominent les corps. La portée transgressive de notre travail se joue dans l’utilisation, souvent à contre-emploi, de ces symboles. »
« Nous sommes un duo et un couple de femmes et nous "fabriquons" des enfants. Au moment de la réalisation, nous les habillons, nous les coiffons. Nous jouons donc à la poupée. Peut-être s’agit-il du résultat refoulé d’une injonction à la maternité ? Alors, pour mieux en rire, nous les appelons entre nous "nos enfants", justement car nous n’en voulons pas. Cette réappropriation, très ironique bien sûr, n’est pas anodine. Elle est révélatrice du détournement présent partout dans notre démarche. La "poupée" devient alors évocatrice d’une image dysfonctionnelle de l’enfant. »
Hum, hum... Bref. Avant de dévoiler quelques-unes des créations de ces « artistes », nous rappelons que cette exposition est subventionnée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Ville de Saint-Étienne (et donc régies par les Républicains Wauquier et Perdriaux) par le biais de la DRAC (direction régionale des Affaires culturelles). Naturellement.
Laura Bottereau et Marine Fiquet présentent actuellement aux Limbes à Saint-Étienne (rue Henri Barbusse) une exposition intitulée L’aube des rigueurs molles.
Jusqu’au 16 février, l’exposition du duo d’artistes Laura Bottereau & Marine Fiquet nous plonge dans un décor fantasmagorique aussi graphique que scénographique où les notions de jeu, d’enfance et de naïveté se distordent. Les artistes abordent les questions relatives à la construction d’une identité genrée, sexuée, souvent figée ou niée par le regard de l’autre…
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Mais tout le monde n’interprète pas ces installations de cette manière, où ne peut pas admettre cette vision de la société... C’est le cas des élus du Groupe Saint-Étienne Bleu Marine à la Ville de Saint-Étienne qui écrivent : « Comment la Région AURA (M. Wauquiez) et la Ville de Saint-Etienne (M. Perdriau), – deux collectivités régies par Les Républicains – comment ces responsables politiques et pères de famille peuvent-ils continuer à subventionner la DRAC, et donc des associations qui au nom de l’Art incitent clairement à la pédophilie ? » Et les élus Front national de demander « la suspension immédiate sans délais de l’exposition pour pédo-pornographie », et « l’arrêt des subventions annuelles à l’association Céphalopode » qui gère le lieu Les Limbes.
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- « La fillette arbore un membre métaphorique troublant la question du pénétrant-pénétré. »