Quatre mois après le début des frappes de l’OTAN en Libye, le clan Kadhafi n’entend pas baisser les bras. Un des fils du colonel promet de poursuivre les combats jusqu’à la libération du pays. Sur les plans militaire et diplomatique, la situation demeure dans l’impasse.
Alors que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ne cesse d’appeler les partisans de Mouammar Kadhafi à déposer les armes, un des fils du colonel a galvanisé ses troupes. « Personne ne devrait croire qu’après tous les sacrifices que nous avons faits et le martyr de nos fils, frères et amis, nous nous arrêterons de combattre. Oubliez ça », a déclaré lundi Saïf Al-Islam qui s’exprimait devant des familles ayant fui le fief des rebelles de Benghazi.
« Peu importe que l’OTAN parte ou non, le combat continuera jusqu’à ce que la Libye tout entière soit libérée », a-t-il ajouté.
Pas de solution sur le plan militaire
Pour la première fois depuis le début du conflit, les États-Unis et la Russie font la même lecture de la situation. La semaine dernière, l’amiral américain Michael Muller a admis que l’OTAN était actuellement dans une impasse militaire. Mardi, un haut responsable diplomatique russe a dressé le même constat.
« Actuellement, la situation est dans l’impasse, et il n’y a pas de solution militaire. Il faut revenir à la recherche d’un dénouement politique et diplomatique », a affirmé Sergueï Verchinine, chef du département Moyen-Orient et Afrique du Nord au ministère des Affaires étrangères.
La voie diplomatique semble pourtant étroite. L’émissaire des Nations unies pour la Libye, Abdel Elah Al-Khatib, s’est rendu sur le terrain la semaine dernière pour tenter de trouver une issue négociée au conflit. Il n’a pas rencontré personnellement le colonel Kadhafi, qui avait prévenu qu’il n’engagerait pas de pourparlers tant que l’OTAN poursuivrait ses frappes aériennes. La visite de l’envoyé onusien n’a donc débouché sur aucun progrès.
L’invitation des États-Unis à Hugo Chavez
Washington souhaite que le président vénézuélien use de son influence auprès de Mouammar Kadhafi, tant pour inciter le dirigeant libyen à mettre en place une transition vers la démocratie que pour l’encourager à quitter le pouvoir, souligne Mark Toner, un porte-parole du département d’État.
Principal allié du colonel Kadhafi en Amérique latine, Hugo Chavez a annoncé lundi qu’il avait reçu une lettre du leader libyen, dont il a lu quelques extraits lors d’une allocution télévisée. Le président vénézuélien a rendu un vibrant hommage au colonel, ponctuant sa déclaration par un « Vive le colonel Mouammar Kadhafi ! ».
Les combats se poursuivent
Les rebelles, qui contrôlent la quasi-totalité de l’Est libyen, ont engagé une offensive dans la région montagneuse de Nefoussa, près de la frontière tunisienne, à l’ouest du pays. De Misrata, la troisième ville du pays située à 210 km à l’est de Tripoli, les insurgés tentent de progresser vers l’ouest.
« Le jeûne [du ramadan] a tout simplement décuplé notre détermination et notre résolution à vaincre les brigades du tyran pour libérer la totalité de Zlitane, avec la volonté de Dieu, et avancer jusqu’à notre capitale, Tripoli », a déclaré mardi Houssam Hussein, un commandant des forces rebelles sur le front.
Les insurgés et les forces pro-Kadhafi s’affrontent également pour le contrôle de la localité stratégique de Zliten, à l’est de Tripoli. « Les rebelles ont avancé jusque dans le centre de Zliten pour en prendre le contrôle. De violents combats s’y déroulent actuellement contre les forces de Kadhafi », a déclaré le colonel Ahmad Omar Bani, un porte-parole militaire du Conseil national de transition.