Standard & Poor’s a abaissé mardi les notes de 24 banques italiennes, la plupart de taille moyenne à l’exception de Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), d’UBI Banca et de Banco Popolare, en raison de la dégradation de la situation économique de la péninsule.
BMPS, la plus ancienne banque encore en activité dans le monde, voit sa note long terme abaissée d’un cran à "BBB+", tout comme celle de Banco Popolare qui est déclassée à "BBB" et celle d’UBI Banca à "A-", a indiqué l’agence d’évaluation financière dans un communiqué.
Selon l’agence, les tensions sur les marchés et l’"assombrissement des perspectives de croissance" ont entraîné une "détérioration" du contexte économique pour les banques italiennes, dont les coûts de refinancement "vont augmenter de façon notable" en raison de l’envolée des taux obligataires italiens.
S&P ne "pense pas que ce contexte difficile soit passager ou qu’il puisse être facilement inversé".
Les coûts de financement des banques et des entreprises italiennes resteront donc, selon l’agence, plus élevés que ceux de leurs concurrentes d’autres pays européens, sauf si le gouvernement de Silvio Berlusconi adopte des mesures afin de relancer une croissance économique atone et réduit "plus rapidement" la dette colossale du pays (environ 120% du PIB).
Pour S&P, les banques italiennes vont donc souffrir d’un "désavantage compétitif" et pourraient accuser un repli de leur rentabilité.
L’agence a toutefois confirmé mardi les notes des deux plus grandes banques, Intesa Sanpaolo et UniCredit, à "A", ainsi que de 17 autres établissements italiens.
La note d’Intesa Sanpaolo et de ses filiales Banca Imi, Cassa Risparmio Bologna et Biis avaient cependant été dégradées le mois dernier par S&P, dans la foulée de sa dégradation de la note souveraine du pays, tout comme celles de Mediobanca, Findomestic, et BNL (groupe BNP Paribas).
Au total, 22 des 43 institutions financières italiennes suivies par S&P en Italie sont désormais affublées d’une perspective négative. Cela implique que de nouveaux abaissements de leur notation ne sont pas à exclure car la note du pays reste elle-même sous la menace d’une nouvelle dégradation, et l’environnement économique pourrait se détériorer, souligne l’agence.
Les agences Fitch et Moody’s, qui ont aussi abaissé récemment la note souveraine de l’Italie, ont également sanctionné les banques du pays.
Fitch a ainsi dégradé les notes d’Intesa Sanpaolo, d’UBI Banca et de BMPS tandis que Moody’s a dégradé celles d’UniCredit et d’Intesa Sanpaolo.
Les banques italiennes, dont les portefeuilles sont remplis d’obligations d’Etat italiennes, souffrent en raison des craintes des marchés à l’égard de la situation financière de l’Italie et leurs cours de Bourse se sont effondrés ces derniers mois.
Afin de faire face à l’entrée en vigueur des nouvelles normes bancaires de Bâle III, la plupart des grandes banques du pays (Intesa, BMPS, UBI Banca, Banco Popolare) ont procédé depuis début 2011 à des augmentations de capital, sous la pression de la Banque d’Italie.