C’est une interview dont les propos choquent et créent la polémique. Jean-Marc Rouillan, ancien militant d’Action directe qui est en liberté conditionnelle depuis 2012, s’exprime sur les attentats à Paris dans un entretien au mensuel d’enquête satirique marseillais Le Ravi sorti vendredi.
Interrogé sur l’action des terroristes de novembre dernier, il affirme : « Je suis neutre ». « Car l’État français reste colonialiste, assassin, martèle-t-il. Rien que ce qui s’est passé en Algérie m’empêchera toujours, toute ma vie, de chanter la Marseillaise et de porter le bleu-blanc-rouge : un million de morts, des disparus, de la torture, l’horreur et puis venir se présenter comme la patrie des droits de l’homme ! Jamais je ne serai du côté de cet État ! ».
Questionné ensuite sur les terroristes, il lance que selon lui « ils se sont battus courageusement dans les rues de Paris en sachant qu’il y avait près de 3 000 flics autour d’eux ». « On peut dire plein de choses sur eux – qu’on est absolument contre les idées réactionnaires, que c’était idiot de faire ça – mais pas que ce sont des gamins lâches », ajoute-t-il.
Face à ces propos, le parquet de Paris a ouvert ce lundi une enquête préliminaire pour « apologie du terrorisme » visant le cofondateur d’Action directe.
En 2007, retour en prison après une interview à L’Express
Jean-Marc Rouillan est ensuite interrogé sur ce qui différencie Daech d’Action directe. « Daech est très proche du capitalisme car c’est un mouvement basé sur le mortifère, le sacrifice, la mort, répond-il. Jamais dans la lutte armée d’extrême gauche que j’ai pratiquée, de 1968 jusqu’à la fin des années 1980, je n’ai connu le sacrifice. Jamais. Plutôt la joie de les combattre et un immense espoir de lumière, de lendemains qui chantent. Et je crois qu’ils sont encore devant nous. Malgré tout. »
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Interrogé par RTL le 7 mars, Jean-Marc Rouillan nie toutefois avoir approuvé les terroristes : « J’ai dit qu’il leur fallait du courage, mais c’était une approche technique de la lutte, ce n’était pas une approbation », déclare-t-il. « Je suis un ennemi de Daech. J’ai une histoire politique communiste et anti-autoritaire, je ne vois pas ce qui peut me rapprocher de féodaux religieux », a-t-il poursuivi. Il a martelé qu’il était « contre ce que fait Daech, comme les militants kurdes et libanais », tout en assurant qu’il comprenait « la douleur » des familles des victimes. Il a ajouté qu’il était prêt à collaborer avec la justice. (Source : Le Figaro)