Le sulfureux ex-député a dit ses « profonds regrets » pour ses propos négationnistes.
D’ordinaire bonhomme, le président de la cour d’appel de Bruxelles Michel De Grève se fait grave en ce mercredi matin. « Pourquoi salissez-vous la mémoire de ces millions de personnes ? », demande-t-il. « J’ai jamais voulu salir la mémoire de quiconque. Je voulais juste ouvrir un débat, c’était une erreur », répond Laurent Louis. Terminé – du moins c’est ce qu’il veut montrer – l’ex-député complotiste et souvent délirant.
L’homme de 37 ans, retraité de la politique, a fait profil bas. Lors du premier procès, il fut provocateur et rigolard, applaudi par des dizaines de fans venus avec des ananas, en référence à Dieudonné et sa chanson Shoahnanas, qui lui avait valu condamnation en France. Hier, il était tout seul.
Jugé pour des propos jugés négationnistes sur sa page web. « Jean-Marie Le Pen a dit que les chambres à gaz n’étaient qu’un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et cela peut choquer mais, en y réfléchissant un peu, est-ce si faux que cela ? », avait-il écrit, renvoyant vers une vidéo du négationniste Robert Faurisson.
Louis a été condamné à six mois de prison avec sursis en première instance [en juin 2015]. Il avait refusé de s’exprimer sur le fond, transformant sa prise de parole en tribune politique partant dans tous les sens. Mercredi, entre deux critiques sur le gouvernement d’Israël et un laïus sur la « persécution » dont il dit être victime, Laurent Louis a fait un long mea culpa, articulé dans une lettre lue à l’audience.
« J’adresse mon profond regret et mes sincères excuses. Je leur tends la main, comme je tends la main à tout le monde », a-t-il dit aux parties civiles. « Je ne suis plus l’homme que j’étais au moment des faits (en 2014, NdlR). Je suis papa et la politique est définitivement derrière moi. »
Les parties civiles ont pris acte du revirement. « Si les regrets tardifs de Laurent Louis sont sincères, si ses excuses sont honnêtes, alors c¹est magnifique, la citation a atteint son but. Mais les propos qu’il a tenus ont été tenus », a observé Me Véronique Laurent.
Le réquisitoire et la plaidoirie de Me Sébastien Courtoy, pour la défense, sont attendus pour le 26 juin.