La création par Israël de colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, n’a aucun fondement en droit.
Le texte adopté vendredi [23 décembre 2016] exhorte Israël à « cesser toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est ». Israël rejette cette résolution, la Jordanie y voit la réaffirmation du droit et l’Autorité palestinienne parle d’un « camouflet ».
Les réactions diplomatiques se poursuivaient samedi après l’adoption vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 2334 réclamant l’arrêt de la colonisation israélienne. Pour la première fois depuis 1979, les États-Unis n’ont pas mis leur véto à une résolution du Conseil de sécurité concernant la colonisation israélienne alors qu’ils soutenaient jusque-là Israël sur ce dossier.
L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Samantha Power, a expliqué que la poursuite des constructions en Cisjordanie « menaçait sérieusement la sécurité d’Israël ». « Les États-Unis ont adressé le message selon lequel les implantations privées et publiques devaient cesser pendant près de cinq décennies », a-t-elle expliqué devant le Conseil de sécurité. « On ne peut pas à la fois se faire le défenseur d’un accroissement des colonies israéliennes et d’une solution à deux États qui soit viable pour mettre fin au conflit », a-t-elle poursuivi. « Il faut faire un choix entre la colonisation et la séparation ».
« Historique » ou « honteuse »
« Cette décision (...) est historique, elle exprime le consensus de la communauté internationale (à considérer) la colonisation israélienne comme illégale et réaffirme le droit historique du peuple palestinien (à vivre) à Jérusalem et sur ses terres historiques », a affirmé samedi le ministre jordanien de l’Information Mohamed Momani.
Le porte-parole de la présidence palestinienne Nabil Abou Roudeina a estimé vendredi que cette résolution était « un grand camouflet » pour Israël, parlant « d’une condamnation internationale unanime de la colonisation et d’un fort soutien à une solution à deux États ».
L’État juif a averti qu’il « rejetait cette résolution anti-israélienne honteuse des Nations unies et ne s’y conformerait pas ». « Au moment où le Conseil de sécurité ne fait rien pour arrêter le massacre d’un demi-million de personnes en Syrie, il se ligue contre la seule vraie démocratie au Moyen-Orient, Israël, et qualifie le mur occidental (mur des Lamentations) de “territoire occupé” », poursuit le communiqué du premier ministre israélien. L’État juif « attend avec impatience de travailler avec le président élu Donald Trump et avec tous nos amis au Congrès, Républicains comme Démocrates, pour neutraliser les effets néfastes de cette résolution absurde ».